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La course aux protéines de demain est lancée

© © Memphis Meats

La viande et le poisson n’ont plus l’apanage de la ration de protéines quotidienne des Français. Les industriels l’ont bien compris et chacun y va de sa gamme végétale. Pour les approvisionner, les investissements se multiplient dans la production de protéines alternatives. Enquête.

En pleine année internationale des légumineuses, décrétée par les Nations unies, le ministère de l’Agriculture et le consortium Protéines France ont signé, au Sial 2016 de Paris, un engagement commun pour le développement de la filière française des protéines. Un budget estimé à 1 milliard d’euros sur les cinq prochaines années. Si l’objectif est de saisir les opportunités de croissance offertes par l’augmentation de la demande mondiale en protéines, quelle que soit leur origine, les nouvelles sources de protéines, comme les plantes, les algues ou les insectes, ont une place privilégiée. Ce programme vient d’ailleurs compléter le « plan protéines végétales pour la France 2014-2020 », qui vise à étendre la culture des légumineuses. Développer des sources alternatives aux protéines animales est donc devenu un véritable enjeu en France pour répondre à diverses préoccupations sociétales.

Pour satisfaire la montée du flexitarisme, plusieurs grandes entreprises agroalimentaires – souvent spécialisées dans la viande – ont lancé ces deux dernières années des gammes végétales. Après le distributeur Carrefour et sa gamme végétarienne Carrefour Veggie, le premier industriel à dégainer fut Herta, en juin dernier, en proposant « le bon végétal » au rayon traiteur. Il a été suivi quatre mois plus tard par Fleury Michon et sa gamme à base de protéines végétales et légumes, Côté végétal. Même le spécialiste de la volaille Le Gaulois vient de sortir des escalopes et autres nuggets sans viande sous le nom Le Gaulois végétal.

Le controversé soja

Dans toutes ces alternatives à la viande, le soja occupe une place de choix, notamment pour son profil nutritionnel intéressant. Mais cette légumineuse, très largement importée, voit parfois son image associée aux organismes génétiquement modifiés (OGM), à la déforestation et à divers problèmes sociaux en Amérique du Sud. Pour développer davantage la filière soja en France, Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, a présenté au dernier Salon international de l’agriculture, ses ambitions pour la culture de cette plante dans l’Hexagone. Elle souhaite ainsi passer de 140 000 hectares de soja cultivés aujourd’hui en France à 250 000 ha à l’horizon 2025. L’objectif étant de remplacer les importations de soja sans OGM, et de répondre à une demande en protéines végétales de proximité.

À l’inverse, certains fabricants ont fait le pari d’exclure le soja pour miser sur d’autres légumineuses, comme la jeune entreprise Ici & Là avec sa marque Le Boucher vert. Sa gamme de steaks végétaux surgelés bios, à base de lentilles, pois chiches et haricots flageolets cultivés en France, a reçu le grand prix Sial Innovation dans la catégorie santé et naturalité.

Des investissements industriels

Pour fournir ces industriels, plusieurs sociétés ont récemment investi dans la production de protéines végétales. Roquette a annoncé en janvier dernier la construction d’un site de production de protéines de pois au Canada, pour un coût de plus de 400 millions de dollars canadiens. Selon la société, il s’agira du plus grand site au monde de production de protéines de pois pour les secteurs de l’alimentation, la nutrition et la santé. Il devrait entrer en activité en 2019.

En France, Tereos a inauguré le 28 février, son unité pilote de production d’aliments à base de protéines végétales, sur son site industriel de Marckolsheim (Bas-Rhin). Le groupe a développé son « sauté végétal » pour la restauration collective, une forme d’émincés 100 % végétaux, à base de protéines de blé et de farine de pois chiche.

Pour encourager l’innovation et accompagner les start-up dans ce domaine, Le Village by CA - Nord de France, un incubateur du Crédit agricole, vient de lancer un appel à candidatures européen pour recruter des porteurs de projets ou jeunes entreprises de moins de 3 ans développant des produits, procédés, services ou applications innovants autour de la protéine végétale, à destination de l’alimentation humaine. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 19 mai.

La production d’insectes s’envole

Les investissements ne se limitent pas aux protéines végétales. Les projets fourmillent autour de la production d’insectes pour l’alimentation animale et humaine, bien que celle-ci ne soit pas explicitement autorisée au niveau européen comme français. Le Girondin Entomo Farm, qui produit des farines d’insectes pour les animaux, vient de déménager son site industriel et déclare vouloir faire appel à des fonds d’investissement pour lever 2 millions d’euros cette année et 4 millions l’an prochain.

Un moucheron face au géant Ynsect, qui a récolté 14,2 millions d’euros auprès du fonds Ecotechnologies en décembre dernier, pour un montant d’investissement total de 35 millions d’euros depuis sa création en 2011.

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