La barre des 8 €/kg frôlée par le veau de boucherie rosé clair O
La hausse automnale habituelle des prix des veaux de boucherie devrait être exceptionnelle cette année, car les intégrateurs doivent répercuter la hausse des prix des petits veaux. La production étant en retrait, le marché est haussier.
La hausse automnale habituelle des prix des veaux de boucherie devrait être exceptionnelle cette année, car les intégrateurs doivent répercuter la hausse des prix des petits veaux. La production étant en retrait, le marché est haussier.

Dès la première semaine de septembre, les prix des veaux de boucherie ont donné le ton, avec une hausse de 19 centimes pour la cotation nationale du veau rosé clair O, entrée abattoir, publiée par FranceAgriMer. Sur la semaine suivante, ce prix a de nouveau gagné 0,12 €/kg pour s’installer à 7,96 €/kg. C’est 12,6 % de plus que l’an dernier même date et c’est un niveau historique, jamais atteint auparavant. À noter que les prix des veaux de boucherie atteignent habituellement leur record annuel en décembre.
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Une remontée qui se produit de manière assez précoce alors que la cotation a très peu baissé pendant l’été, (-1,9 % entre mi-avril et fin juillet, contre -5,6 % sur la même période de 2024 et -8.9 % sur celle de 2023).

Une offre de veaux de boucherie très limitée
Les abattages de veaux de boucherie ont reculé, en têtes, de 7,5 % sur les sept premiers mois de 2025 comparé à la même période de 2024. La baisse, sur cette période, atteint même 16,3 % quand on compare à la moyenne quinquennale calculée par Agreste. Sur les semaines 33 à 36, peu d’amélioration avec une baisse estimée à 6,6 % par Interbev.
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Le manque d’offre en veau permet de passer les hausses
« Aujourd’hui on manque de matière, et les commandes n’ont pas baissé aussi vite que les disponibilités », confie un opérateur de l’abattage découpe. Alors que le marché est déséquilibré, les intégrateurs peuvent donc répercuter la flambée de leurs coûts de production, entraînés par l’envolée des prix des petits veaux laitiers. Depuis le début de l’année, ces derniers ont atteint des niveaux jamais vus, en lien avec la décapitalisation et les problèmes de fertilité engendrés par la FCO.
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Les veaux de boucherie sortant aujourd’hui ont côuté une centaine d’euros de plus à l’entrée en atelier que ceux sortis début septembre 2024. C’est donc mathématiquement une hausse de près de 70 centimes du kg sur le prix vif final que les intégrateurs doivent passer. Et ce n’est qu’un début puisque les prix des petits veaux ont plus que doublé depuis le début de l’année, les veaux de boucherie sortant en février et mars 2026 auront en effet couté près de 120 % de plus aux intégrateurs à l’achat que ceux sortis sur ces mois de 2025.
« Les commandes n’ont pas baissé aussi vite que les disponibilités »
La demande en viande de veau va-t-elle tenir ?
Si les opérateurs sont pour l’heure unanimes, jugeant la demande supérieure à l’offre faible du moment, plusieurs ne cachent pas leurs craintes. « La demande est encore là, certes, mais dans un contexte politique aussi troublé, les restaurateurs, les consommateurs vont-ils accepter de payer plus ? » s’inquiète un autre acteur de la viande de veau. Aucune détente n’est à attendre du côté des importations, puisque la production de veaux de boucherie est aussi en chute libre au Pays-Bas.