Cosmétique

Invivo « Cultiv » la beauté avec sa nouvelle marque bio

Cultiv, tel est le nom de la nouvelle marque de cosmétiques biologiques du groupe Invivo. Lauren Lachaud, Laure-Anne de Tastes et Fatiha Ramli, trois salariées du groupe, ont pris au mot Thierry Blandinières il y a quatre ans quand il déclarait vouloir trouver de nouvelles voies de valorisation aux productions françaises. « Nous nous sommes dit que nous avions le droit de créer des choses au sein du groupe, tandis qu’Invivo investissait dans des start-up », raconte Laure-Anne de Tastes qui travaillait à l’époque comme chef de marché équipement de la personne et décoration pour les enseignes Gamm vert et Delbard. Elle a alors l’idée de fabriquer des cosmétiques à partir d’actifs issus des cultures françaises. « C’était à un moment où on parlait beaucoup de clean label dans le domaine des cosmétiques, se souvient-elle, nous avons recruté un chimiste qui nous a fait un panorama de l’ensemble des actifs que l’on trouvait dans les fruits, les légumes et les céréales françaises. »

Approvisionnement auprès de la Cavac

Après trois ans de recherche et développement, la marque est finalement née en mars 2020 d’une initiative intrapreneuriale avec comme objectif principal « de valoriser la richesse agricole française dans l’univers de la beauté ». Elle commercialise depuis la fin 2020 une gamme de neuf références de cosmétiques et de compléments alimentaires à base de légumes certifiés biologiques, dont plus de 99,4 % des ingrédients sont d’origine naturelle. Quatre légumes ont été utilisés : la betterave, la chicorée, le melon Cantaloup et l’épinard, tous biologiques.

C’est auprès de la Cavac que les trois fondatrices se sont adressées pour leur approvisionnement en betteraves et épinards. « Je me souviens encore que l’on s’est senti tout petit en commandant nos 600 kg d’épinards auprès de la Cavac. Ils se sont demandé comment ils allaient faire pour nous livrer une si petite quantité quand ils livrent habituellement des camions entiers, se remémore Laure-Anne de Tastes, nous n’avons encore besoin que de très peu de volumes, ce n’est que le début. »

Ces 600 kg représentent l’approvisionnement en betteraves nécessaires pour la production d’une année de leurs extraits. La marque peut se vanter d’avoir entre 61 et 80 % d’ingrédients d’origine française dans chacun de ses produits. Les fondatrices veulent désormais trouver un système pour récupérer les légumes qui ne sont pas commercialisés en raison de défaut ou autre. « Nous pouvons en faire quelque chose et les valoriser », argue la fondatrice.

Atteindre l’équilibre dans trois ans

Les légumes sont envoyés dans les laboratoires de la Cosmetic Valley, à Chartres (Eure-et-Loir), choisis pour leurs pratiques vertueuses en matière de recyclage de l’eau, de compost des déchets et pour leurs techniques d’extraction peu consommatrices en énergie. « Nous n’utilisons aucun suremballage, nos emballages sont 100 % recyclables et les packagings sont à 50 % en plastique recyclé issus de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne ou d’Italie. Une fierté supplémentaire : nous sommes aujourd’hui notés “excellent” sur Yuka », explique Laure-Anne de Tastes.

Dans son projet, la marque veut traiter tous les besoins de la peau. Elle continue donc ses recherches pour trouver les légumes adaptés. De nouvelles gammes et produits sortiront en cette année 2021. Son projet est de proposer au total trois ou cinq gammes complètes d’ici à cinq ans. Avant cette échéance, la fondatrice espère « arriver à l’équilibre dans trois ans ». Déjà présente en parfumerie, à Nocibé par exemple, la marque souhaite accélérer sa présence dans les magasins spécialisés biologiques.

« Des négociations sont en cours avec plusieurs enseignes spécialisées », confie Laure-Anne de Tastes. La marque bénéficie d’ores et déjà d’un référencement à Bio & Co, filiale du groupe Invivo.