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Filières agricoles, organisez-vous !

En suscitant la surprise, l’amendement Moreau au projet de loi Egalim a accaparé l’attention des dernières semaines dans les filières alimentaires. Mais un document sorti le 4 mai mérite autant, si ce n’est davantage, d’intérêt de la part des professionnels, en particulier agricoles. Il s’agit de l’avis de l’Autorité de la concurrence qui clarifie les conditions d’application du droit de la concurrence au secteur agricole. Ce précieux document, demandé par Bercy à l’issue des états généraux de l’alimentation, vise à offrir plus de sécurité juridique au secteur dans ses entreprises d’organisation. Il rappelle aussi tous les outils dont disposent les acteurs agricoles pour se structurer et ainsi peser davantage dans les négociations. Il n’existe que 650 organisations de producteurs en France, réparties essentiellement dans trois grands secteurs : le lait (67), les fruits et légumes (226) et l’élevage et la viande (274). Des OP représentant une part variable de la production totale du secteur concerné : ainsi elles représentent environ un quart de la production laitière totale, la moitié des volumes de fruits et légumes, 48 % de la filière bovine et 85 % de la filière porcine, rapporte l’Autorité de la concurrence. Les associations d’organisation de producteurs (AOP) sont quant à elles encore peu développées avec 29 AOP dans les fruits et légumes et 4 dans le lait de vache. Peut mieux faire ! Sans compter que pour être réellement efficaces dans le rééquilibrage des relations commerciales, ces OP ou AOP devraient davantage être horizontales que verticales. Et l’Autorité de la concurrence de citer en exemple le cas de Biolait, reconnu OP, qui collecte le lait bio de 2000 producteurs et commercialise ses produits auprès de 100 transformateurs, souvent dans le cadre de contrats sur une durée supérieure à 3 ans. Plutôt que de jouer au chamboule-tout du cadre des négociations commerciales, le monde agricole n’aurait-il pas intérêt à concentrer ses efforts avant tout sur une meilleure organisation permise par le droit de la concurrence ?

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