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Export : les charcuteries françaises veulent maintenir leur place en Europe

La filière charcuterie française est très active sur le marché européen. Si celui-ci est moins porteur que l’Asie du Sud-Est, les Français doivent maintenir leur place face à une concurrence féroce, et ce, malgré les crises sanitaire, politique et économique.

Entre le coronavirus, le Brexit et l’inflation, la filière charcuterie française navigue à vue sur le marché européen, très important pour les entreprises, car générateur de davantage de marges que le marché national. « Depuis 2019, les exportations de charcuteries françaises sont en légère hausse, mais il est très difficile de dégager des tendances précises avec toutes ces perturbations », indique Fabien Castanier, délégué général de la Fédération française des industriels charcutiers-traiteurs (Fict).

Certains spécialités françaises trouvent grâce aux yeux des consommateurs européens comme les saucisses sèches ou cuites et les saucissons secs ou cuits, mais aussi lardons et diverses préparations en conserve telles que des pâtés et des terrines. « L’Europe est notre principal marché à l’export. Les spécialités françaises sont les produits qui s’exportent le mieux. Les autres pays font peu ce genre de produits », précise Claire Geroudet, responsable export de la Fict.

En 2021, les exportations de charcuteries de volaille françaises ont connu un franc succès en Europe, avec une croissance de 37 % en volume et de 33 % en valeur. La charcuterie de porc affiche une stabilité des volumes exportés vers le reste de l’Europe et une croissance de 5 % en valeur, liée à la hausse des prix du porc. « Sur l’Europe, nos produits sont présents avec une répartition GMS-restauration similaire à la France », note Claire Geroudet.

Belgique, Allemagne, Espagne en tête

La Belgique, puis l’Allemagne et l’Espagne sont les trois premiers clients de la France pour ses charcuteries de porc. Concernant les charcuteries de volaille, c’est vers l’Espagne que la France exporte le plus, devant le Royaume-Uni et la Belgique. Si la filière charcuterie française s’intéresse aujourd’hui beaucoup au grand export, vers la Chine et l’Asie du Sud-Est, elle ne doit pas pour autant perdre de vue le marché européen.

« La concurrence intra-européenne est redoutable. Il faut être vigilant pour être bien présent sur les terrains qui comptent et ne pas perdre notre place au profit de nos concurrents », commente Fabien Castanier. Les entreprises françaises ont dû faire face au Brexit en 2020, ce qui a perturbé le transport des marchandises vers le Royaume-Uni. « Nous avons veillé à ce que le Brexit n’ait pas entravé les exportations vers le Royaume-Uni », ajoute-t-il.

En 2021, les envois de charcuteries de porc vers le Royaume-Uni ont augmenté par rapport à 2020, soulignant un certain dynamisme, tandis que ceux de charcuteries de volaille ont affiché une baisse.

Un levier essentiel face à l’inflation

« Exporter est essentiel pour les entreprises pour dégager de la valeur, car avec l’inflation, cette valeur s’érode sur le marché français », rappelle Claire Geroudet. Aller à l’export est néanmoins difficile aujourd’hui pour les entreprises, parce qu’il faut investir, à l’heure où l’inflation touche toute la filière française. « Nous estimons le surcoût énergétique à 227 millions d’euros pour l’ensemble des entreprises de la filière charcuterie française », regrette Fabien Castanier. Si la facture énergétique correspondait à 1,8 % du chiffre d’affaires des entreprises en moyenne en 2021, ce taux sera passé fin 2022 à 5,1 % en moyenne.

La Fict poursuit ses travaux de mise en relation avec des importateurs intéressés, mais ne croule pas sous les demandes d’accompagnement sur les marchés européens. « Beaucoup d’acteurs sont déjà présents sur les marchés européens. En revanche, les exportations vers les pays asiatiques augmentent de façon exponentielle. C’est maintenant qu’il faut placer nos pions et ne pas attendre que nos concurrents européens s’installent sur ces marchés sans nous », conclut Fabien Castanier.

en chiffres

Exportations vers le reste de l’Europe en 2021, par rapport à 2020 (valeur) :

Charcuteries de volaille : +37 %

Charcuterie de porc : +5 %

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