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[Edito] : À qui profite le food bashing ?

« Adieu veau, vache, cochon… nourris aux antibiotiques ! Non, on n’essaie pas de faire de la poésie. On travaille avec nos partenaires pour supprimer les antibiotiques de l’alimentation de nos animaux d’élevage. Et La Fontaine serait content… » Ce tweet signé Carrefour France, dans le cadre de sa campagne #ActForFood, a fait couler beaucoup d’encre le week-end dernier sur les réseaux sociaux, soulevant la colère des agriculteurs. « Votre marketing VERT est mensonger : ils sont éventuellement soignés aux antibiotiques quand ils sont malades mais jamais nourris aux antibiotiques », a rétorqué Christiane Lambert. Imitée par tellement d’autres, que l’enseigne a finalement décidé de retirer son message. Un épisode anecdotique ? Non, depuis plusieurs mois, les enseignes de distribution, en particulier U et Carrefour, mettent en avant leurs actions pour répondre aux attentes des consommateurs : moins d’antibiotiques, moins d’additifs, plus de bio, plus de veggie. Et pour paraître encore meilleures, elles n’hésitent pas parfois à égratigner les acteurs de filières, sans lesquelles elles ne pourraient pourtant pas remplir leurs rayons. En oubliant également que si les industriels ont parfois eu recours à des matières premières de moindre qualité, c’est pour répondre à une exigence de prix toujours plus bas. Engager une transition alimentaire vers des produits plus sains, avec des recettes plus simples, et le moins d’additifs possible, oui ! D’ailleurs, les industriels n’ont pas attendu la campagne de Carrefour pour s’engager dans cette voie. Mais si l’on veut accompagner le mouvement, voire l’amplifier, il serait bon de réexpliquer aux consommateurs qu’une bonne alimentation a de la valeur. Plutôt que de dénigrer ceux qui travaillent pour la fournir. Pourquoi participer au food bashing déjà alimenté par de nombreuses ONG et auteurs d’ouvrages (du type « et maintenant on mange quoi ? » tome II, après « vous êtes fous d’avaler ça ») qui en ont fait leur business ? Oui, il y a eu des scandales alimentaires, mais beaucoup d’opérateurs travaillent bien, jeter l’opprobre sur tout un secteur n’aidera pas à tirer l’ensemble vers le haut.

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