Aller au contenu principal

Approvisionnement
Des pistes pour plus de bio local

Organisée par Interbio Pays de la Loire, une table ronde a dévoilé les recettes utilisées sur la commune de La Gaubretière pour arriver à 20 % de produits locaux biologiques sans surcoût.

Interbio Pays de la Loire a consacré sa rencontre annuelle dédiée aux élus et professionnels de la restauration collective sur thème de « 20 % de bio en restauration collective : comment réussir sa mise en œuvre ? » L’assistance fournie, ce 3 décembre à La Gaubretière (Vendée), témoigne que toutes les interrogations autour de la loi Egalim sont loin d’être levées. Maryse Jeannin Mahieu, chargée de mission à Interbio, a rassuré d’emblée sur la production des volumes nécessaires à un approvisionnement de proximité. « Nous devrions être à 10 % de la SAU en bio en Pays de la Loire à fin 2019 », a-t-elle précisé.

Elle a ensuite listé trois points clés pour une introduction réussie du bio : le fonctionnement par groupe de projet, la définition d’objectifs communs atteignables ; la construction d’une démarche cohérente avec la production et les opérateurs locaux. Trois conditions réunies à La Gaubretière, où une démarche globale d’approvisionnement bio local est conduite depuis 2015.

Le restaurant scolaire, qui sert 300 repas par jour, était à 3,6 % de produits locaux, et peu en bio, quand est arrivé son nouveau chef cuisinier, Fabrice Prud’homme. Sa connaissance des producteurs – il est natif du secteur – a favorisé la construction d’un réseau de fournisseurs de proximité. Le restaurant s’approvisionne auprès de treize producteurs locaux, dont huit en bio. Il a atteint en quatre ans les 20 % de produits locaux bios, et remplit donc une partie des objectifs à tenir au 1er janvier 2022.

Le self pour réduire le gaspillage

Si la dimension locale n’entre pas dans les critères de la loi Egalim, l’impact environnemental et sociétal d’un approvisionnement de proximité n’a pas échappé à la communauté de communes du Pays de Mortagne, qui, surfant sur le dynamisme de La Gaubretière, anime le réseau des cuisiniers des cantines. La communauté a publié un guide des producteurs en vente directe et s’est inscrite dans une démarche de projet alimentaire territorial.

Fabrice Prud’homme a aussi été soutenu dans sa démarche par son gestionnaire, l’association Familles rurales de Vendée, qui gère vingt-deux restaurants scolaires sur le département. Trois d’entre eux, dont celui de La Gaubretière, sont pilotes pour l’approvisionnement local de qualité. Le chef a détaillé comment il est parvenu depuis 2015 à stabiliser son coût matière autour de 1,12 euro par repas. Il travaille et cuisine de façon différente les produits biologiques, ce qui réduit les pertes et le gaspillage. « La qualité des viandes achetées a réduit de 20 % les volumes », a-t-il notamment noté.

Des déchets passés de 12 kg/j à 12 kg/s

Les déchets sont passés de 12 kg par jour à 12 kg par semaine. Le pain, distribué à la tranche et non plus posé sur les tables, n’est quasiment plus jeté. Les enfants ont été sensibilisés, lors d’ateliers conduits avec la chambre d’agriculture, à ne manger que ce dont ils ont envie, et peuvent le faire grâce au self. Un système dont le coût de mise en place n’est pas négligeable, mais qui permet la maîtrise des quantités et donc des coûts tout en montant en puissance sur le bio, ont témoigné plusieurs acteurs dans l’assistance.

Le PAT, un levier pour relocaliser la production

La communauté de communes du Pays de Mortagne a entamé en décembre 2018 l’élaboration de son projet alimentaire territorial (PAT) par un diagnostic de territoire, tant sur le plan production que restauration collective. Ce PAT décline quatre défis en onze actions. La communauté de communes va faciliter et accompagner les installations de producteurs, notamment sur les points faibles identifiés (légumes, fruits et œufs). Le soutien à cette production locale, notamment par le biais de la restauration collective, est un des défis du PAT. Les chefs cuisiniers des cantines du Pays de Mortagne ont suivi au printemps une formation sur la cuisine évolutive et alternative pour mieux travailler les produits locaux et de qualité.

Les plus lus

Vaches dans la prairie
Comment vont évoluer les coûts de production de la viande bovine en 2024 ?

Si les prix des gros bovins restent élevés, ils ne sont pourtant toujours pas rémunérateurs pour les éleveurs. Les coûts de…

Cotation du porc en  Allemagne, Production, classe E en €/kg
Porc : un marché en manque d’impulsion à la veille de Pâques 

Le marché du porc européen manque de tonicité à l’approche de Pâques.  

en arrière plan, une étable avec des vaches noir et blanche. Au premier plan, un chercheur en combinaison intégrale avec un masque de protection.
Grippe aviaire : ce qu’il faut savoir de la contamination humaine par des vaches

La situation sanitaire autour de la grippe aviaire inquiète aux États-Unis. Des vaches malades ont à leur tour contaminé un…

vue de haut, une carte de France dessinée avec du blé, du beurre, des oeufs, de la viande, du fromage, des pommes, des tomates, du soja, du saumon
Souveraineté alimentaire : quelles sont les fragilités françaises ?

Un rapport du gouvernement évalue la souveraineté alimentaire de la France et dévoile des zones de fragilité préoccupantes.…

infographie objectifs de la loi Egalim
Que mangent les enfants à la cantine, et qu’en pensent-ils ?

Les menus servis dans les cantines scolaires ne sont pas, en moyenne, conformes aux objectifs de la loi Egalim selon un…

bouverie en abattoir
Vidéo L214 chez Bigard : le ministère remet le contrôle vidéo en abattoir sur la table

L214 a diffusé une enquête filmée dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), lors d’abattages halal. Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio