Cristal Union accueille la fin des quotas avec confiance

L’an dernier, les cours mondiaux élevés du sucre auraient pu permettre à Cristalco, branche commerciale de Cristal Union, de commercialiser du sucre français jusqu’au sud de l’Italie. Les quotas betteraviers, qui limitent le débouché alimentaire du sucre européen, l’en ont empêché. Par cet exemple, Alain Commissaire, directeur général du groupe sucrier, illustre l’ouverture des marchés dès la récolte 2017. Cette échéance, le groupe coopératif s’y est préparé en ayant notamment augmenté ses surfaces de betteraves de 30 % ces deux dernières années. Olivier de Bohan, son président, s’est félicité devant la presse le 19 juin de l’adhésion de 733 nouveaux planteurs, confortant la base culturale des 10 000 « associés-coopérateurs » de Cristal Union.
Consolidation en déshydratation
C’était la veille de l’assemblée générale du groupe, à laquelle devait se confirmer l’extension des activités de Désialis, filiale de déshydratation de pulpe de betterave (le coproduit du sucre destiné à l’alimentation animale) et de luzerne dans la Marne : l’acquisition de la quasi-totalité du capital de la société Prodeva (6 M€ de CA) et l’absorption de la coopérative de Puisieulx. La valorisation des pulpes contribue en effet au revenu qui motive les agriculteurs à planter de la betterave. Un revenu qui est passé de 25 euros à 32 euros pour une tonne de betteraves entre 2015 et 2016. En matière de rentabilité opérationnelle, le 4e sucrier européen se place en 2e position européenne. Son Ebitda est de 300 millions d’euros pour 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, au titre d’un exercice exceptionnel de 16 mois clos le 31 janvier 2016 (ce sera désormais la date de clôture).
Les capitaux propres du groupe ont doublé à 1,3 milliard d’euros en 5 ans, souligne Jean-François Javoy, secrétaire général chargé des finances. L’endettement net, de 554 millions d’euros, est « parfaitement maîtrisé », affirme ce dernier. Cristal Union s’autorise la distribution à ses adhérents de 460 millions pour clore la période des quotas ; du baume pour les planteurs que la canicule inquiète.