Crise de confiance sur le marché des surgelés
«La crise du cheval a conduit à une vraie rupture dans la confiance des consommateurs alors que l’on avait déjà une image difficile. Une grande partie de la population remet en cause son industrie agroalimentaire », a déclaré Jean-René Buisson, président de l’Ania, mardi 16 avril. Et le rayon surgelé en fait les frais depuis mi-février. « Aujourd’hui le consommateur est revenu à une approche plus normale, mais les ventes sont toujours à -10 % sur les plats cuisinés surgelés et à -15 % sur les plats à base de pâtes » a-t-il poursuivi. Lors de la journée Grand froid, le 11 avril, les professionnels du surgelé s’accordaient en effet pour dire que cette affaire a écorné une confiance déjà fragile. Ce phénomène intervient alors que depuis trois ans, la place des surgelés s’est légèrement rétractée dans le panier du consommateur. La fréquence d’achat s’érode chez les 35-49 ans, les circuits spécialisés perdent du terrain, alors que la croissance du drive ne profite pas encore aux ventes de surgelés, bien au contraire. Pour autant, le potentiel de développement du secteur reste prometteur. Le taux de pénétration des légumes (30 %), desserts (49 %) et viandes (61 %) est encore bien en dessous du taux global du secteur (97,6 %). Plusieurs industriels y voient un levier de croissance. À l’exportation, la technologie du surgelé permet par ailleurs à des fabricants jusqu’alors spécialisés dans le frais d’aborder des marchés plus lointains.