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Distribution
Coup de jeune pour les boulangeries Sicard

Après s’être doté d’une seconde usine, le groupe familial vendéen modernise son réseau de 28 points de vente. Un projet conduit avec un investisseur extérieur, qui a pris 13,7 % du capital.

Véronique Sicard devant le magasin de la Roche-sur-Yon.
© Thierry Goussin

Né en 1973 à Saint-Jean-de-Beugné, le groupe vendéen Sicard affiche un positionnement quelque peu atypique dans l’univers de la boulangerie. Sa filiale Boulangerie Sicard (10,5 M€ de CA) produit sur deux sites brioches, viennoiseries, pains et préfous pour la GMS, le circuit spécialisé bio, la RHD… Réalisant un chiffre d’affaires équivalent (le CA consolidé est à 17 M€), l’autre filiale Fournil vendéen gère un réseau de vingt-huit boulangeries sur cinq départements.

Véronique Sicard a pris le relais de ses parents en 2013. Elle a d’abord concentré son énergie sur le volet industriel. L’investissement de 6 millions d’euros dans une usine de 2 700 m², cette même année 2013, a porté ses fruits, notamment sur le préfou. L’automatisation des procédés et le gain de nouveaux marchés ont porté la production annuelle de 850 000 à 1,2 million de pains apéritifs. Sicard a tout de même revu ses ambitions à la baisse sur le pain, du fait de coûts logistiques prohibitifs sur des destinations plus lointaines en RHD. Quant à la brioche, produit phare originel de la société, ses ventes restent globalement stables, avec une envolée notable sur le bio.

2,8 M€ injectés dans ses magasins

Après cette étape industrielle majeure dans la vie de la PME, sa dirigeante a choisi de s’impliquer plus directement dans la gestion des six principaux points de vente à l’enseigne Roger Sicard. Avec des résultats significatifs puisque le réseau, après des années difficiles, a connu une petite croissance en 2017. Véronique Sicard l’a rationalisé en fermant une dizaine de points de vente, puis a entrepris de moderniser le réseau et de le redynamiser. « Après l’investissement dans l’usine, on n’avait pas les moyens de le faire seul », explique-t-elle. La holding familiale a donc pour la première fois ouvert son capital, au fonds Océan Participations, filiale du Crédit mutuel Océan, qui a pris 13,7 %.

Grâce à ce partenariat, Sicard va sur trois ans rénover complètement ou partiellement l’ensemble de ses magasins. Façades et intérieurs vont être transformés, avec l’idée de mettre en avant le fait maison en laissant voir la production. Les magasins vont perdre le prénom Roger pour prendre l’enseigne Sicard. Le plan de développement prévoit aussi l’acquisition de deux boulangeries, dont une sur La Rochelle. Sicard va au global injecter 2,8 millions d’euros dans ses magasins.

Mise en avant des origines France ou Vendée

Le groupe retravaille parallèlement son offre. Les boulangeries procèdent à une montée en gamme en pâtisserie et revoient leurs sandwichs, avec une mise en avant des origines France ou Vendée des ingrédients. Les points de vente vont proposer de la restauration, avec des espaces dédiés, et investir en matériel de cuisine. Des recettes sont conçues avec un ancien chef étoilé. Sicard entend désormais se positionner sur tous les temps de consommation : petit-déjeuner, encas du matin, déjeuner, goûter et dîner. « Ce nouveau créneau du 17 h-20 h nous intéresse, on ira jusqu’au plat à emporter », précise Véronique Sicard. « Les boulangeries sont en train de muter, cette remise en cause du métier est une chance », conclut, enthousiaste, la dirigeante.

Des relais de croissance

Confrontée à une forte concurrence sur le préfou, avec pléthore de nouveaux acteurs, la PME vendéenne fait preuve d’imagination. Elle a ainsi lancé en 2015 les Préfolettes, des bouchées apéritives, avec deux saveurs et une troisième en avril. L’activité sera bientôt automatisée avec une machine qui permettra de produire 4 000 unités à l’heure. Sicard s’apprête aussi à commercialiser une gamme de fougasses tranchées, sous trois références. Côté sucré, la société s’est positionnée sur les viennoiseries avec une gamme de muffins et de beignets. Ces produits individuels sont notamment disponibles dans les parcs d’attractions du Grand Ouest. Sicard pourrait bientôt aborder également le marché de la distribution automatique.

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