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Veau : « La production nationale diminue depuis trois ans »

Stabiliser la consommation française de veau ; tel est le vœu des professionnels du veau qui font face à la baisse de production dans la filière. Transmettre les bonnes recettes ; tel est l’ambition des mamies qui vont promouvoir le veau en février, pour un nouveau temps fort de la consommation à l'occasion de la fête des grands-mères.

La viande de veau, c'est 3kg consommés en France par habitant et par an : « 3 kg de bonheur par habitant et par an », traduisent les représentants de la production et de la commercialisation, qui annoncent un nouveau temps fort de la consommation de veau dans l’année : à l’occasion de la fête des grand-mères (le 3 mars 2024) et au cours du mois de février qui précède. Ce temps fort s’ajoute au veau de la Pentecôte et au Festival du veau

Lire aussi : Élevés, les prix des veaux de boucherie ne battent pas de record

En février 2024 les recettes inventives de 3 grand-mères influenceuses se rendront accessibles à travers des QR codes et 400 animations sont prévues en magasins. Pourquoi des grand-mères ? Une enquête Opinion Way pour Interbev Veau, la section veau d’Interbev, a déterminé qu’elles étaient le meilleur symbole de la transmission du savoir culinaire, ce qu’elles font mieux que les parents dans les faits. 

[Conférence]
Ce jeudi 11 janvier 2024 a eu lieu la conférence de presse #VEAU pour dévoiler les résultats de l’enquête @OpinionWay « Les Français, le Veau et la Transmission culinaire ».

➡️ L’occasion également de présenter aux journalistes le nouveau temps fort de la filière,… pic.twitter.com/gvPxID77YI

— Interbev (@Interbev_fr) January 11, 2024

Entre 3 et 4 euros la portion

Les mamies pourraient-elles conforter la consommation de veau en France ? Gilles Gauthier, président d’Interbev Veau, pense que ce chiffre, 3kg par habitant et par an, va rester stable. « Nous serions ravis de le faire monter à 3,5 kg par habitant et par an », a-t-il osé à la présentation de la campagne à la presse. La consommation de viande de veau se divise entre 80% à domicile et 20% hors domicile, selon les professionnels. La consommation à domicile des ménages, de l’ordre de 50 000 tonnes par an, passe à 68% par les grandes surfaces et donc à 32 % par les boucheries ou marchés. Cette consommation des ménages a reculé de 5% en 2023. Mais Jean Manuel Paranhos, venu représenter la GMS à la présentation (il est responsable des achats de viandes de Carrefour), a mis en avant 62% de pénétration et un prix moyen de 17,38 euros qui, rapporté à la portion, se situe entre 3 euros et 4 euros. « Le prix a augmenté de 5%, c’est dérisoire », a affirmé Gilles Gauthier, pour qui « il ne faut pas se cacher derrière l’inflation ».

Manque d'éleveurs

Le facteur limitant principal est le non-remplacement des éleveurs partant en retraite. C’est l’explication donnée à la diminution de la production de veau de boucherie (94% de la production) et encore plus du veau sous Label rouge (6 à 7%), le veau bio ayant quasiment disparu. « La production nationale diminue depuis trois ans », a déploré Gilles Gauthier. La production de viande de veau a reculé de 7,8% en 2023 globalement, et de 20% en veau sous label rouge. En cause, selon Laurent Boisset, président de la section veau de la FNB (Fédération nationale bovine), les investissements élevés d’installation dans des bâtiments modernes, de 450 000 euros et jusqu’à 550 000 euros, l’astreinte dans l’élevage de veau, le manque de productivité dans les élevages allaitants de petite taille et, glissera-t-il en tant que syndicaliste des producteurs, une rémunération restant insuffisante de la part des entreprises intégratrices. Le coût d’alimentation des veaux, comprenant une part importante de produits laitiers, est aussi considéré comme pénalisant.

Repasser devant les Pays-Bas

Mais Gilles Gauthier refuse la fatalité. « Je suis convaincu qu’à l’issue de l’exercice 2024, cette baisse (de la production) sera stoppée, voire jugulée », a-t-il lancé. Le président d’Interbev Veau engage la filière à reprendre la première place devant les Pays-Bas, premier pays producteur. « Des entreprises mettent des gros moyens pour aider à relancer la production », a-t-il affirmé, donnant en exemple la sienne (Van Drie France à travers Sobeval et Tendriade, NDLR). 

En dépit de la réduction du cheptel laitier, principal pourvoyeur en petits veaux à engraisser, le potentiel de veaux ne manque pas. Gilles Gauthier a mentionné les 350 000 veaux expédiés en Espagne pour engraisser des broutards, à comparer au million de veaux abattus en France. « Je ne suis pas pour transporter loin des jeunes animaux », a-t-il estimé, « ça serait bien qu’il en passe de moins en moins en Espagne »

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