Bovins : pourquoi les prix chutent aux États-Unis après les records de début octobre ?
        
      
      
            Les prix des taurillons ont atteint, aux États-Unis, des record début octobre. Depuis, ils chutent à vive allure, alors que Donald Trump s’attaque à la hausse des prix de la viande rouge et veut rouvrir ses frontières.
      
Les prix des taurillons ont atteint, aux États-Unis, des record début octobre. Depuis, ils chutent à vive allure, alors que Donald Trump s’attaque à la hausse des prix de la viande rouge et veut rouvrir ses frontières.
Les prix des gros bovins ont atteint des niveaux historiques sur le marché à terme de Chicago début octobre, dépassant de 30 % leur niveau de l’an passé. La production de viande bovine des États-Unis est attendue en baisse de 4 % sur 2025, sous l’effet de la contraction du cheptel. Les effectifs étaient, en septembre, en retrait de 7 % sur un an et à leur plus bas depuis les années 50, suite aux sécheresses dans plusieurs régions. La production devrait continuer baisser l’an prochain, de l’ordre de 2 %.
Une consommation américaine de viande bovine qui tient
Les disponibilités du marché intérieur des États-Unis étaient aussi limitées par la suspension des importations en provenance du Mexique afin d'empêcher la propagation d'un ravageur et les droits de douane imposés au Brésil. Les prix de la viande hachée dépassent les 7$/livre (13,4 €/kg) outre-Atlantique, en hausse de 15 % depuis le début de l’année. Ce qui n’a pas découragé la consommation, qui restait stable en juillet, au même niveau que l’an dernier.
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La perspective d’importations de viande bovine fait chuter les prix
Pour autant, le contrat gros bovin fini à échéance avril 2026 sur le marché à terme a chuté de plus de 7 % des derniers jours, et celui des broutards de plus de 9 %. Car Donald Trump veut limiter les hausses de prix de la viande bovine et l’administration américaine a évoqué la hausse du quota réservé à l’Argentine jusqu’à 80 000 tonnes, soit une multiplication par 4. La victoire le 26 octobre de Javier Milei semble aller dans le sens de ce geste envers l’Argentine. L’Argentine est en mesure de fournir ces volumes supplémentaires, aux dépens d’une petite partie de ses envois vers la Chine notamment, selon les analystes américains. L’impact sur le marché américain de la viande bovine resterait assez mesuré, si ce n’est peut-être sur les pièces nobles, juge le dernier rapport Steiner. L’an dernier, l’Argentine n’a fourni que 2 % des importations des États-Unis.
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Vers un retour des importations du Mexique ?
En parallèle, la Secrétaire d’Etat à l’agriculture était, la semaine dernière, en visite au Mexique, dont les animaux ne peuvent plus passer la frontière à cause de la Lucilie bouchère ou mouche à viande (New World Screwworm). Les envois de broutards mexicains vers les feedlots américains sont interrompus depuis près d’un an, et ce qui a été le moteur de la flambée des prix, reconnait l’administration américaine. Un assouplissement rapide de l’embargo permettrait de regarnir les feedlots en anticipation de la saison des grillades 2026.
Pourquoi les éleveurs américains sont si mécontents ?
« L'intervention du gouvernement n'est pas nécessaire dans une industrie qui se corrige déjà en réponse à des années de pression du marché », a affirmé Justin Tupper, président de l'US Cattlemen's Association (USCA). Les vives réactions de l’amont américain ne semblent en réalité pas tant dues à cette ouverture vers l’Argentine qu’à la perspective d’un apaisement de la guerre commerciale avec le Brésil et donc, probablement, à un retour des flux. La viande bovine brésilienne est actuellement taxée à 50 %. Mais le Sénat américain a voté pour alléger ces droits de douane, en contradiction avec la politique trumpienne.