Au SIA, la redistribution des aides a du mal à passer
La décision du gouvernement de modifier l'attribution de près d'1,4 Md d'euros d'aides agricoles a été très diversement accueillie au SIA, entre les céréaliers qui vont y perdre et les éleveurs ovins qui vont en profiter. «Nous estimons ces mesures hasardeuses», a lancé mardi Eric Lainé, président de la confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) qui s'exprimait au nom des grandes cultures. «C'est un moment historique», a en revanche affirmé Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine (FNO). Le ministre « ne nous a pas entendu », a déclaré Xavier Beulin, président de la fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (FOP). Selon lui, « un milliard d'euros en gros » ont été prélevés sur les grandes cultures, principalement les céréales, pour être reversés au secteur animal. Entre 20 et 25% des aides habituellement perçues par une exploitation devraient être prélevées au titre de cette réforme, ce qui pourrait entraîner une baisse de 50% des revenus du secteur, a estimé M. Beulin. L'élevage bovin qui profite en grande partie de cette redistribution n'est pas non plus satisfait. Alors que le plan prévoit une enveloppe de 700 M d'euros pour les zones herbagères, le secteur souhaitait en obtenir le double, soit 1,4 Md d'euros, a déclaré Pierre Chevalier, président de la fédération nationale bovine (FNB). Ce doublement aurait permis de « ramener le revenu (annuel) des éleveurs à 14 000 euros », contre 10 000 euros actuellement, a regretté M. Chevalier. Quant à l'élevage ovin, le ministre avait insisté sur l'aide indispensable à apporter à ce secteur, dont les revenus sont les plus bas du monde agricole, avec une moyenne de 7 000 euros par an. Avec ce coup de pouce, ils devraient doubler.