Ardélis : consolidation d'un leader des plats cuisinés auvergnats

Les entrepreneurs Luc Paour et Philippe Lafon, propriétaires d'Ardélis, poursuivent la consolidation de leur pôle de plats cuisinés-traiteur auvergnats avec le rachat de la SAS Julhes, à Saint-Flour. La PME, employant trente-cinq salariés et ayant réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 2,2 millions d'euros, fabrique de l'aligot, de la truffade, du chou farci, du petit salé aux lentilles, et constitue un fabricant important de tripoux avec ses marques Julhes et La Mère Lavergne. Cette opération conforte Ardélis (marque Père Jean et MDD) qui devient ainsi « le plus gros producteur de tripoux », selon Luc Paour.
L'activité plats cuisinés-traiteur des deux entrepreneurs, qui pèse aujourd'hui 13 millions d'euros de chiffre d'affaires (60 % en frais, 40 % en appertisé), s'est constituée au fil des rachats depuis la fusion de l'ex-Planézard et Sotrico fin 2010, avec la reprise de : Calse Méditerranée (purées haut deDR gamme) ; MT restauration (plats cuisinés appertisés) ; puis Eurodispal (terrines) en septembre 2013. « On a subi le horsegate. Nous avons beaucoup souffert de cette crise. On a perdu 1,5 million d'euros au cours des deux/trois dernières années », commente Luc Paour. Une conjoncture qui a poussé le groupe à restructurer ses outils, avec la fermeture du site d'Alby-sur-Chéran au premier trimestre 2014, et arrêter certaines activités non rémunératrices, comme la fabrication de lasagnes. « On a quitté le créneau des marchés publics », confie Luc Paour, qui précise avoir également perdu quelques marchés en GMS « parce qu'on n'a pas voulu céder sur les prix ».
Objectif : 15 millions d'euros à horizon 2017« Nos comptes n'en sont que meilleurs », affirme-t-il. Pour autant, cet épisode a conduit les deux entrepreneurs à revoir leurs ambitions à la baisse avec un objectif de 15 millions d'euros à horizon 2017, via de la croissance organique et de la croissance externe, dans le secteur des spécialités auvergnates.
D'ici là, le groupe va investir 3 à 3,5 millions d'euros dans l'optimisation de son organisation industrielle. « Le bail de Juhles à Saint-Flour s'arrête en 2016. On va réfléchir à faire une construction neuve sur Saint-Flour –où nous disposons d'un permis pour un agrandissement de 4000 m2 – ou à reprendre un site sur Clermont-Ferrand pour des questions de facilités logistiques. On pense aussi à spécialiser les sites », précise Luc Paour.