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Consommation
L’année 2020 a signé le retour de la valorisation des achats alimentaires

Alors que les négociations commerciales se terminent, il est bon de souligner que les Français ont valorisé leurs achats en 2020 et continuent de le faire en 2021. Retour sur une année atypique à bien des égards.

PGC 2020
© stokkete - stock.adobe.com

L’année 2020 est celle de tous les superlatifs pour la consommation des produits de grande consommation alimentaire. En tout cas en grande distribution, en commerce traditionnel ou en circuits courts. Pour la restauration, cette année-là a été terrible, et cela se poursuit. Au global des circuits, la consommation alimentaire des Français a baissé en 2020. « Les Français ont dépensé 14 milliards d’euros en moins dans les restaurants. Ils ont réinvesti cette économie dans d’autres circuits : 60 % vers la grande distribution et 40 % vers les enseignes spécialisées et commerces de bouche. Il y a eu une hausse de 7 milliards en grande distribution et 5 milliards dans les spécialisés. Au global, la consommation alimentaire a chuté de 2 milliards d’euros », nous explique Emily Mayer, directrice business insight à Iri. Parmi les circuits gagnants, ceux des commerces de bouche sont bien positionnés, avec une croissance de 13 % des ventes, en particulier pour les primeurs et les boucheries-charcuteries. Les enseignes spécialisées en produits biologiques, en produits surgelés ou en produits frais (type Grand Frais) ont connu de très forte croissance.

Les Français ont investi dans la qualité alimentaire

En grande distribution, le grand gagnant est le commerce en ligne, avec une hausse de leurs ventes de 43 % en valeur par rapport à 2019. « En 2020, nous étions très limités dans nos dépenses. Une partie de cet argent a été réinvestie dans la qualité alimentaire », souligne Emily Mayer.

Une valorisation en hausse de 1,2 point

C’est un des marquants forts de l’année dernière qui se poursuit en ce début d’année 2021. La qualité alimentaire est une des priorités en hausse dans les achats des Français. « À la fin de l’été 2020, on se demandait si la consommation allait se corser avec des marques de distributeur en hausse et des montées en gamme en baisse. On s’attendait à un tassement de la valorisation des achats en septembre mais il n’en est rien. Cette valorisation a augmenté d’environ 1,2 point, et même 2 points sur la période de Noël. Les Français ont continué à valoriser leurs achats », précise-t-elle. Même si les Français ont investi dans leur alimentation l’année dernière, il est possible que l’année 2021 marque un tassement. En attendant, les premiers mois 2021 sont restés prometteurs. « En janvier 2021, on est à 1,4 point de valorisation supplémentaire, et nous serons aux alentours de 1,5 à 1,6 point sur le mois de février 2021 », indique-t-elle. Un des signes de cette valorisation peut être analysé du point de vue du type de marque achetée.

Des produits de PME en bonne place

Les produits de TPE ou de PME se sont particulièrement démarqués par rapport aux marques de distributeurs (MDD) ou aux marques de grands groupes. Leur croissance s’est élevée à 9,8 %, contre 6,9 % pour l’ensemble des marques. Mettons en parallèle leur indice de prix.

Les distributeurs ont poussé l’offre des PME

« Je rappelle que les PME ont un indice prix de 116, les grands groupes de 106, et les MDD de 77, note Emily Mayer. Les PME ont excellé en 2020. C’est la conjonction de plusieurs phénomènes : les distributeurs ont poussé leur offre dans leur assortiment pour les aider et compenser une partie des pertes en restauration, et les Français ont eu un regain de patriotisme économique qui rappelait le slogan "Nos emplettes sont nos emplois" », souligne-t-elle, ajoutant : « ​Le début 2020 a été favorable également aux MDD, pas le second semestre, à l’inverse des PME qui sont restées bien positionnées tout au long de l’année. » Sur janvier 2021, la croissance reste de 11,3 %.

Quid de 2021 ?

Même si la situation sanitaire est toujours difficile en ce début d’année 2021, on ne s’avance pas trop en disant que l’on ne connaîtra pas la même euphorie qu’en début d’année 2020. Pour autant, le retour à la normale en matière de consommation n’est pas pour tout de suite. « Je me suis lancée dans un exercice prospectif. Première hypothèse, on atteint l’immunité collective en juin, et nous pourrions finir l’année à -2 % pour les ventes en grande distribution avec le retour de la mobilité et l’ouverture des restaurants. Seconde hypothèse, cette immunité est atteinte à la fin de l’année 2021, hypothèse plus favorable aux GMS et à la consommation à domicile ; l’année 2021 se terminerait avec une légère baisse de 0,2 à 0,8 % », projette Emily Mayer. Une chose est sûre, il faut se préparer à la sortie de crise. « Les semaines qui ont suivi le premier confinement, la consommation ressemblait un peu à une consommation d’après-guerre. C’était l’euphorie pour certaines catégories, type snacking, boissons alcoolisées », indique-t-elle. Conclusion, il y aura de belles occasions à saisir en préparant ce moment dès maintenant.

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