Aller au contenu principal

[Iffa 2022] Découvrez les technologies présentées pour se digitaliser

La digitalisation s’applique à de nombreuses fonctions de production. Les industriels des filières carnées et des protéines végétales, qui ont visité l’Iffa 2022 cette année, ont pu le constater.

« Là où l’humain trouve ses limites, les solutions automatiques et les procédés digitaux offrent des avantages », est souligné par Messe Frankfurt, l’organisateur du salon Iffa qui s’est tenu du 14 au 19 mai 2022 à Francfort-sur-le-Main (Land de Hesse, dans le sud de l’Allemagne). L’usine intelligente 4.0, ou « smart factory » comme on dit internationalement, a des capacités d’autonomie et collabore avec l’humain. Elle est conçue pour apporter de l’efficacité en matière de qualité, de souplesse et de productivité. Elle doit être économe en moyens de production, ne pas gaspiller et maîtriser ses coûts de fonctionnement.

L’intelligence de l’usine 4.0 passe d’abord par la collecte de données choisies : sur le fonctionnement des machines et les produits en cours de production, par le biais de capteurs (de sons, de vibration, de densité, etc.). Dans l’usine 4.0 idéale, les données sont analysées en temps réel, les faiblesses sont anticipées, les écarts de qualité expliqués, corrigés. La direction peut décider de compenser temporairement certains flux par d’autres grâce à la corrélation de moyens de production.

Mais l’organisateur de l’Iffa souligne que la plupart des transformateurs de viande ont encore du chemin à parcourir. « Dans l’industrie des viandes, les différentes lignes de production ne communiquent pas forcément et le procédé ne peut être optimisé » ; « la qualité de l’information collectée peut varier d’une ligne à l’autre, d’un site à l’autre », fait remonter un communiqué adressé aux visiteurs industriels.

Si l’industrie dispose de systèmes informatiques de planification des ressources (ERP) et de gestion des fabrications (MES) toujours plus pratiques, elle doit disposer de grandes capacités de collecte et de traitement des données (big data). « La 5G est un prérequis pour la transmission de la donnée en temps réel, considère l’organisateur de l’Iffa. Les stockages externes (clouds) autorisent son emploi à toute heure et en toute place. » Si l’automatisation est répandue dans les usines de viande, la robotisation peut encore progresser, espère l’Iffa pour le compte de ses exposants constructeurs. L’organisateur se réfère à un article technique, paru en juillet 2021 dans la revue Fleischwirtschaft (Industrie de la viande), titré « Ein blick in die fabrik der zukunft (Un aperçu de l’usine du futur) ».

Les constructeurs attendent volontiers ce salon international des fournisseurs de professionnels des viandes pour présenter leurs innovations ou mettre en avant leurs réalisations marquantes des deux ou trois dernières années.

Nuées de données

À l’Iffa, le fabricant de capteurs industriels et de systèmes d’automatisation Jumo, dont le siège est en Allemagne, a présenté la simplicité de programmation et d’usage de son outil Jumo Smartware, ainsi qu’un service de cloud accessible à travers un modèle de « software as a service (Saas) ». Ce service « se caractérise par un haut degré de sécurité ainsi que par de précieuses fonctions de visualisation, d’alarme et de planification », fait savoir Jumo ; l’industriel peut l’utiliser « pour surveiller plusieurs usines, processus ou sites distribués, sur un seul tableau de bord, ce qui augmente encore la fiabilité des processus ». La mémoire du cloud mis à disposition s’adapte aux besoins ; le paiement est forfaitaire ou selon l’utilisation.

Des usines 4.0 complètes

Différentes compétences technologiques s’allient pour monter des usines intelligentes complètes ou des chaînes de production allant jusqu’au client final. Ainsi, le créateur de logiciels SLA (Software Applications Services), allié au spécialiste de l’automatisation Attec, exposait sur le stand Foodigital de Rational AG, spécialiste des cuisines intelligentes. Les partenaires avaient monté pour l’Iffa une mini-brasserie Hofbräuhaus am Platzl, le palais de la bière de Munich. Les préparations de cette célèbre enseigne gastronomique sont digitalisées. Sur ce modèle, il suffisait de commander son plat sur un smartphone pour déclencher la préparation de celui-ci, quasiment sans intervention humaine.

SLA mettait en avant ses dispositifs permettant d’assurer une traçabilité complète des matières premières, depuis l’élevage des animaux. Par ailleurs, SLA et Attec mettaient en avant une grande « smart factory » de poulet qu’ils ont montée en Thaïlande avec le constructeur de tambours Henneken. Moyens numériques mis en œuvre : cloud privé, internet des objets, intelligence artificielle optimisant constamment les procédés et les interactions entre clients, fournisseurs et partenaires, ainsi qu’un modèle de fonctionnement virtuel en 3D.

Du côté italien, le concepteur d’ateliers intelligents d’affinage et de tranchage Travaglini, allié à Pulsar Industry et TecnoFerrari, spécialistes de l’automatisation et de la manutention, expliquait comment mettre en place une usine 4.0 de saucisses et salaisons.

Détection des plus discrets corps étrangers

Le constructeur italien de systèmes d’inspection Xnext a exposé une machine dotée de sa technologie Xspectra, capable de détecter en temps réel du cartilage, des os non calcifiés ou du plastique transparent, dans un modèle spécialement conçu pour les industries de la viande. Fruit de dix années de recherche, cette technologie fait appel à trois technologies de pointe : la photonique, la micro-électronique nucléaire et l’apprentissage des machines, que l’exposant présentait respectivement comme « les yeux », « le cerveau » et « les synapses ».

Xnext se félicite d’avoir récemment installé la machine exposée pour un éminent industriel italien de la viande. L’inspection fine qu’elle permet, en temps réel, peut s’appliquer à plusieurs lignes de minerai carné. Elle s’applique aussi aux saucisses, raviolis, plats cuisinés, sauces, etc. La technologie permettant de détecter des cartilages permet aussi de détecter du bois, du caoutchouc, des insectes et autres salissures de basse densité, ainsi que les corps étrangers plus facilement détectables. Xnext fait savoir aux industriels français qu’il vient d’installer sa filiale française dans la Sarthe.

Vers des robots multitâches

L’Institut technologique danois (à Taastrup) travaille sur des unités robotiques multifonctionnelles qui pourraient remplacer la classique ligne de production, signale le service de communication de l’Iffa. Le concept est la transformation de quartiers de porc à différentes étapes recourant à l’intelligence artificielle. Il remplace la succession d’opérations par plusieurs opérations simultanément. Différentes productions sont menées en parallèle. Les premiers prototypes pourraient apparaître vers la fin de 2022.

Les plus lus

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

Sheep being offloaded from a cargo ship in Oman
D’où viendra le million de moutons importés pour l’Aïd en Algérie ?

L’Algérie a mis en place des importations massives de moutons pour la fête de l’Aïd el Adha, au début du mois de juin. Une…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

burger sur fond noir
Les vaches allaitantes passent toujours plus au hachoir

La consommation de viande bovine résiste, grâce à la transformation et au haché. Même les vaches allaitantes y passent, ce qui…

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio