Pourquoi le marché du beurre européen s’est-il retourné ?
Une collecte plus dynamique que prévue, une consommation et des exportations pénalisées par les prix élevés et des importations qui ont progressé, voilà les causes concomitantes de la baisse des prix du beurre sur le marché communautaire.
Une collecte plus dynamique que prévue, une consommation et des exportations pénalisées par les prix élevés et des importations qui ont progressé, voilà les causes concomitantes de la baisse des prix du beurre sur le marché communautaire.

7 640 €/tonne début juillet, 5 750 €/tonne mi-septembre soit une baisse de près de 25 % en deux mois et demi, la cotation spot du beurre, publiée par Atla, est éloquente. Le marché du beurre est passé d’une offre nettement insuffisante, avec des tensions, des manques et des prix dépassaient les 8 000 €/tonne en septembre 2024, à une ambiance de baisse et de prudence des acheteurs.
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Hausse des disponibilités en beurre
Tout d’abord, la collecte de lait européenne a été meilleure que prévu ; avec des volumes en hausse de 0,1 % sur les sept premiers mois de l’année et une tendance encore plus positive sur les premiers chiffres d’août et septembre. La teneur en matière grasse s’est aussi améliorée ce qui s’est traduit par une progression de 3,1 % des fabrications communautaires sur les 7 premiers mois de l’année.
Plus de beurre importé en UE
En parallèle, les importations communautaires de beurre ont progressé. Sur les huit premiers mois de l’année, l’Union européenne a importé 40 681 tonnes de beurre et butteroil selon les données d’Eurostat. C’est plus du double que l’an dernier et 8 % de plus qu’en 2023.
Pour la première fois, explique l'Idele, la Nouvelle-Zélande est devenue le premier fournisseur de l’UE (x9 par rapport à 2024 à 11 600 t), devant le Royaume-Uni (+7% à 10 500 kt), partenaire historique. L’Ukraine se positionne en troisième fournisseur (x9 à 5 400 kt).
En France, les importations de beurre progressaient de 5,8 % sur les sept premiers mois de l’année. Même si l’origine UE restait très largement majoritaire, les achats aux pays tiers presque triplé, selon les données des Douanes relayées par FranceAgriMer.
Baisse de la demande en beurre
La consommation intérieure de beurre s’est tassée avec l’envolée des prix. Elle aurait reculé de 1,6 %, soit près de 17 000 tonnes, selon les calculs de Ever.Ag.
Du côté des exportations européennes de beurre, elles ont reculé de 3 % sur les 5 premiers mois de l’année, malgré un pic lié à un rebond des envois irlandais vers les États-Unis avant les taxes de Trump. En France, les exportations de beurre ont reculé de 26 % sur les sept premiers mois de l’année.
Baisse de la demande et hausse de l’offre ont amené les stocks communautaires de beurre à se remplir nettement. En juillet, ils étaient deux fois plus élevés que la moyenne quinquennale.