Export : le Vietnam, un marché potentiel pour l’agroalimentaire français
Les exportations françaises de produits agricoles et alimentaires restent encore mesurées mais se développent rapidement. Vins et spiritueux, produits laitiers, ingrédients pour la BVP, fruits et légumes mais aussi bio sont les catégories que Business France juge à fort potentiel.
Les exportations françaises de produits agricoles et alimentaires restent encore mesurées mais se développent rapidement. Vins et spiritueux, produits laitiers, ingrédients pour la BVP, fruits et légumes mais aussi bio sont les catégories que Business France juge à fort potentiel.

Le Vietnam est un pays jeune, avec une classe moyenne qui émerge et qui a de nouvelles attentes de consommation qui pourraient profiter aux produits agroalimentaires français, d’autant plus qu’un accord de libre-échange est en vigueur depuis 2020. C’est le message qu’a fait passer Business France lors d’un webinaire, où il a été néanmoins rappelé que la croissance vietnamienne reste tributaire des ses exportations vers les États-Unis. Or elles pourraient bien être mises à mal par les droits de douane de Donald Trump.
Qu’exporte la France vers le Vietnam ?
Les exportations agricoles et agroalimentaires de la France vers le Vietnam ne représentaient que 209 millions d’euros en 2024. Un petit chiffre qui cache néanmoins beaucoup d’opportunités, selon Business France qui rappelle que c’est 12 % de plus qu’en 2019. Les produits laitiers représentent 19 % de nos envois en valeur. Les boissons, notamment les vins et spiritueux pèsent 17 %, l’alimentation animale 12 %, les préparations alimentaires 11 %, les céréales 10 % et les fruits 7 %.
La France est le premier fournisseur européen du Vietnam mais ne compte que pour 0,7 % du total des importations agri-agro du pays, selon une étude Hopscotch pour Business France présentée lors du webinaire.
Un attrait vietnamien pour les produits alimentaires français
Les opérateurs locaux de Business France rapportent le succès du festival « Balade en France », une opération de promotion qui a accueilli 500 000 visiteurs et pendant laquelle 10 tonnes de pommes françaises ont été vendues. Les fruits français, comme la pomme et le kiwi, y sont perçus comme des fruits exotiques. Achetés pour offrir à des proches ou aux autels, ils sont recherchés, mais avec des exigences variétales, notamment sur la couleur.
Les produits laitiers français renommés au Vietnam
Pour les produits laitiers aussi la France est bien vue, avec des marques connues comme Président ou La Vache qui Rit et une réputation de qualité mais un prix comparable aux concurrents. La France détient 6,5 % de parts de marché dans les importations de produits laitiers du pays. La consommation de fromage a progressé de 38 % depuis 2018. Si les fromages fondus demeurent les plus populaires, certains consommateurs commencent à s’intéresser davantage à d’autres fromages.
La consommation de viande et volaille progresse
La consommation de bœuf par habitant a atteint environ 8,7 kg en 2023. Elle pourrait croître chaque année de 3,9% sur la période 2023-2027, soit la plus dynamique de la région. De plus la viande bovine importée est très bien perçue, gage de qualité et de traçabilité. La consommation premium se développe principalement via les steakhouses.
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La volaille n’est pas en reste avec une consommation qui a progressé de 14,5 %, soit 2 kg de plus, depuis 2018. La charcuterie et le foie gras français bénéficient d’un réseau de distribution organisée, mais Business France rappelle aux candidats à l’export la vigilance à porter sur les DLC qui doivent être d’au moins six mois. C’est d’autant plus important que l’Italie et l’Espagne sont aussi sur ce créneau. Or les Vietnamiens ne font pas la différence entre les différents pays de l’UE.
La boulangerie-pâtisserie a toujours des opportunités
Si, sur le segment des produits d’épicerie, difficile de se démarquer de la concurrence coréenne, les produits de la boulangerie, viennoiserie et pâtisseries français, ainsi que leurs ingrédients gardent un potentiel important, avec un attrait pour l’origine France. Le Vietnam a une tradition boulangère héritée du passé colonial.
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Le vin a rajeuni ses amateurs
Alors que les consommateurs de vin au Vietnam étaient historiquement des expatriés âgés, dorénavant la moitié d’entre eux sont des Millenials. Le vin rouge domine toujours largement, mais les vins effervescents et rosés commencent à susciter la curiosité. La France est le premier fournisseur en valeur d'un marché qui reste très disparate avec des attentes différentes selon les régions.
Des opportunités pour le bio européen
Depuis la crise Covid, les consommateurs vietnamiens portent davantage d’attention à la qualité des produits. 45 % d’entre eux se disent d’ailleurs prêts à payer 25 % plus cher pour un produit bio, et 25 % au-delà de 50 % plus cher. Un tiers des consommateurs attend notamment des produits bio pour l’alimentation infantile. Le Vietnam est le pays de l’Asie du Sud-Est qui compte le plus, en pourcentage, de foyers avec enfants. Néanmoins les labels bio sont encore peu connus. 37 % des sondés connaissent le label bio européen, un taux de notoriété identique au label bio des États-Unis et davantage que le label bio local. Cette reconnaissance est une force pour développer ce qui reste, pour le moment, un marché de niche.
Business France organise une mission collaborative pour développer la prospection sur le Vietnam, les inscriptions seront closes en juillet.