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Aliments du bétail : Comment évoluent les fabrications de Nutrinoé en Bretagne

Les seize fabricants d’aliments du bétail adhérents de Nutrinoé ont réussi à moins baisser leur production que les années précédentes, avec de nettes disparités selon les filières. Ils espèrent cette année réaliser la même performance, même s’ils s’inquiètent pour leurs approvisionnements en soja importés avec la directive européenne contre la déforestation importée. 

File d'attente de camions dans une usine d'aliment du bétail.
Il n’y a que l’aliment bovin (lait et viande) qui progresse de 3,08 % à 1,303 million t (19 % des fabrications bretonnes)
© Réussir Archives

Sans être totalement jugulée, la baisse des volumes d’aliments du bétail fabriqués par les seize entreprises adhérentes (hors Cooperl) de Nutrinoé a ralenti l’an passé. Quarante sites industriels ont fabriqué en 2024 en Bretagne 6,9 millions de tonnes, en baisse de 0,8 %. C’est 36 % des fabrications françaises, 56,8 % avec les régions Normandie et Pays de la Loire. Ces trois dernières années, « la baisse était plutôt de 2 à 3 % par an », selon le secrétaire général de Nutrinoé, Sébastien Tauty.  Et la situation des années précédentes n’était guère plus reluisante. En l’espace de quinze ans (2009-2023), la filière bretonne a perdu 29,8 % de ses volumes en porc, 22,7 % de volaille. 

Lire aussi : L'UE instaure des droits de douane sur le chlorure de choline chinois

L’aliment porc recule, la volaille davantage

À y regarder de plus près, chaque filière animale a connu l’an passé sa trajectoire propre. Le porc, premier secteur breton (43 % des tonnages) a encore glissé sur l’année de 2,05 % à 2,907 millions t. C’est le signe que « la baisse structurelle se poursuit à cause de la pyramide des âges, du manque de la visibilité sur le marché et des incertitudes sur les règlementations à venir », explique Sébastien Tauty. 

« la baisse structurelle se poursuit à cause de la pyramide des âges, du manque de la visibilité sur le marché et des incertitudes sur les règlementations à venir »

La volaille chair et ponte -seconde fabrication de Nutrinoé avec 35 % des volumes- recule aussi de 2,32 % à près de 2,4 millions t, notamment à cause de la chute de l’aliment dinde (- 13,16 % à 310 000 t) et de l’aliment canard (- 4,69 % à 84 000 t). Le poids lourd de l’aliment volaille, le poulet (883 720 t) ne recule, lui, que de 1,42 %. 

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Les fabrications d’aliment bovin sont dynamiques

En fait, il n’y a que l’aliment bovin (lait et viande) qui progresse de 3,08 % à 1,303 million t (19 % des fabrications bretonnes). « C’est un secteur qui reste dynamique, compte tenu de la bonne orientation des prix actuellement », précise Sébastien Tauty. Si 2024 semble marquer un coup d’arrêt au recul des fabrications de ces dernières années, la restructuration n’est pas encore finie.  Il y avait quarante-trois usines dans le périmètre de Nutrinoé en 2023 ; il n’y en avait plus que quarante l’an passé et trente-neuf depuis cette année. Pour 2025, Nutrinoé table au moins sur le maintien des volumes, voire sur une légère croissance. 

Lire aussi : Déforestation importée : des organisations agricoles européennes appellent à simplifier le règlement

La directive contre la déforestation importée inquiète

Le premier trimestre 2025 a été conforme aux prévisions, mais « le mois de mai n’a pas été bon », glisse Sébastien Tauty. Cette année, les industriels ont un autre sujet d’inquiétude : savoir comment la France va mettre en œuvre la directive européenne de lutte contre la déforestation, à compter du 31 décembre prochain -elle a été reportée d’un an. 

« mais plus compliqué en Inde ou au Nigéria d’où l’on importe 10 % de notre soja, mais 80 à 90 % du soja non OGM »

Celle-ci prévoit d’interdire dans toute l’Union d’ici à 2030 l’importation de sept matières premières (dont le soja) dont la culture contribue à la déforestation dans leur pays d’origine. « Il y a encore pas mal de zones d’ombre dans son application », commente Ludovic Michel, président de Nutrinoé. Il cite en exemple la volonté de la Commission d’imposer la traçabilité à la parcelle« Ce ne serait pas difficile au Brésil qui peut mettre en place cette traçabilité », poursuit-il, « mais plus compliqué en Inde ou au Nigéria d’où l’on importe 10 % de notre soja, mais 80 à 90 % du soja non OGM ». 

 

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