Aller au contenu principal

Volailles
Quels débouchés pour la viande de poule en France

La viande de poule française peut miser sur son atout « prix bas » pour une meilleure valorisation à l’industrie et en restauration si elle veut s’extraire de sa forte dépendance à l’exportation.

© LAL
© LAL

Coproduit de la filière œuf, la viande de poule subit une double volatilité, aussi bien au niveau de l’offre que de la demande. D’une part, ce marché se voit exposé aux aléas d’approvisionnement, car tributaire du marché de l’œuf. D’autre part, avec près de 70 % de viande de poules françaises exportées vers l’Afrique subsaharienne, il est aussi très exposé aux marchés étrangers. Or la demande du grand export est très sensible aux conditions macroéconomiques. Les transformateurs français de viande de poule doivent aussi faire face à la rude concurrence d’autres opérateurs européens qui privilégient aussi le débouché africain.

S’affranchir de cette dépendance à l’exportation pourrait permettre de pérenniser la filière. Pour cela, elle devra miser sur les caractéristiques qui différencient la viande de poule des autres volailles, surtout du poulet, souvent importée et destinée à la restauration hors domicile ou à l’industrie agroalimentaire. FranceAgriMer a récemment réalisé des entretiens afin de connaître les secteurs de l’aval susceptibles de constituer des débouchés pour la viande de poule. Décryptage.

Le prix premier critère d’achat dans tous les secteurs

La viande de poule a l’avantage d’être moins chère que d’autres volailles. Un critère attrayant pour les acheteurs du B2B (cubes, poudres, extrait de volaille), mais aussi de la charcuterie-salaison. Avec de plus en plus de charcuteries fabriquées à base de volaille et la montée du halal, la viande de poule pourrait davantage intéresser certains industriels. Son prix bas lui confère un avantage compétitif par rapport au porc devenu plus onéreux avec la peste porcine africaine. Bien qu’en déclin, le secteur du bouillon et du potage pourrait aussi être un débouché. Autre option, la valorisation des coproduits de la viande de poule par des entreprises qui payent pour récupérer des coproduits à destination de la pharmacie, de l’alimentation humaine et du pet food.

Des opportunités pour les poules bio ?

Si le bio est recherché dans le segment des plats préparés, les achats sont souvent limités par le prix élevé du poulet bio. Or la bonne disponibilité en poule bio, qui est bien moins chère, est un atout pour le secteur. Le bio serait aussi une occasion à saisir en restauration collective dans le cadre de la loi Egalim qui pousse les acheteurs à se tourner vers ces produits labellisés. Par ailleurs, le bio prend aussi de l’ampleur dans l’alimentation pour animaux domestiques où la poule est surtout utilisée dans la fabrication d’aliments déshydratés. Nestlé Purina a déjà lancé sa gamme de produits bio, contrairement à d’autres entreprises qui ne veulent pas placer l’alimentation animale au même niveau que l’alimentation humaine, malgré la demande de certains clients.

L’expansion du marché se voit toutefois freiné par la qualité sanitaire de la viande de poule. La capacité d’assurer des volumes en quantité et qualité régulière reste aussi un enjeu de taille. La coordination amont/aval demeure primordiale pour redonner de la compétitivité au maillon abattage-transformation.

Les plus lus

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

Sheep being offloaded from a cargo ship in Oman
D’où viendra le million de moutons importés pour l’Aïd en Algérie ?

L’Algérie a mis en place des importations massives de moutons pour la fête de l’Aïd el Adha, au début du mois de juin. Une…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

burger sur fond noir
Les vaches allaitantes passent toujours plus au hachoir

La consommation de viande bovine résiste, grâce à la transformation et au haché. Même les vaches allaitantes y passent, ce qui…

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio