Paris Terroirs : pourquoi Cooperl pivote au-delà du porc à Houdan ?
Après quatre années de rénovation, la coopérative Cooperl a inauguré son abattoir de Houdan. Rebaptisé Paris Terroirs, le site compte développer son offre de produits agroalimentaires franciliens distribué en circuit court et conquérir une nouvelle clientèle.
Après quatre années de rénovation, la coopérative Cooperl a inauguré son abattoir de Houdan. Rebaptisé Paris Terroirs, le site compte développer son offre de produits agroalimentaires franciliens distribué en circuit court et conquérir une nouvelle clientèle.

Ce 22 septembre, Cooperl a inauguré les travaux de modernisation de son abattoir d’Île-de-France, situé à Houdan (78). Cet abattoir de porcs est le dernier encore en activité dans la région. Il change également d’identité, de l’abattoir Guy Harang, il devient désormais l’abattoir Paris Terroirs, et comprend une activité d’abattage, de transformation et de distribution de porcs de la région. Cooperl compte marquer son ancrage dans la distribution de produits en circuit court en île de France.
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L’abattoir de Houdan se modernise
Cooperl a racheté l’abattoir porcin de Houdan en 2019, puis a entreprit quatre années des travaux de rénovation du site, avec la construction d’un nouveau bâtiment sur 1 000 m² pour une surface totale du site de 5 000 m². Les bâtiments ont été améliorés pour respecter au mieux le bien-être animal. Le système de refroidissement de l’ensemble du bâtiment a été modernisé et intègre un système de récupération d’énergie et d’eau. « Toute la dépense du froid est utilisée pour faire du chaud », précise le directeur Philippe Coudray. La flotte de véhicules, a été amélioré pour s’alimenter désormais au biocarburant B100.
L’abattoir améliore sa distribution du porc Francilin
L’abattoir de Houdan par sa modernisation, veut refléter une montée en gamme, une production tournée vers la durabilité et le respect du bien-être animal. « Il y a une attente sociétale de montée en gamme sur le cochon », souligne le président de la coopérative Bernard Rouxel.
« La capacité annuelle est de 80 000 à 90 000 cochons »
Dans cette démarche, la capacité d’abattage du site a été volontairement réduite, passant de 2 500 porcs par semaine avant 2019 à 1 200 aujourd’hui. L’abattoir abat désormais 200 porcs à façon par semaine pour une dizaine de fermes et environ 1 000 porcs issus de la filière qualité et locale Porc Francilin, regroupant 15 à 20 éleveurs. « La capacité annuelle est de 80 000 à 90 000 cochons » Indique le directeur du site.
Un approvisionnement local selon le cahier de charge du Porc Francilin
« Il n’y a plus d’élevage porcin en Île-de-France » informe le directeur de l’abattoir. Ainsi l’abattoir se fournit dans un rayon de 150 km à partir de son site, dans le cadre du respect sa marque porc Francilin, qui spécifie également qu’il est possible un approvisionnement à 200 km maximum de la cathédrale Notre Dame.
«Cet investissement sur le site de Houdan permet de maintenir la filière porcine en Île-de-France»
Après la fermeture de l’abattoir de Bigard au Neubourg, plusieurs éleveurs ont rejoint le site de Houdan. L’objectif affiché par Cooperl est de maintenir vivante une filière porcine déjà fragilisée par la disparition de six abattoirs dans la région. « Cet investissement sur le site de Houdan permet de maintenir la filière porcine en Île-de-France, et d’avoir des salariés qui en vivent sur le territoire », Indique le président Rouxel .
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Cooperl développe son offre Paris Terroirs
Cooperl veut devenir un distributeur incontournable en circuit court pour l’Île-de-France par son projet Paris Terroirs. « Aujourd’hui, nous avons deux marques que nous distribuons dans la région : la marque Francilin, présente sur les réseaux traditionnels de la boucherie et de la charcuterie, et la marque Cochon du bassin parisien, vendue à la grande distribution », explique le directeur du site.
Une offre menue pour la clientèle parisienne
Au-delà de la distribution de produits porcins, le site de Houdan compte élargir son offre pour devenir un grossiste à part entière, en proposant une offre complémentaire sous la bannière Paris Terroirs.
« Parfois, la viande de porc a du mal à trouver sa voie dans certains circuits.»
« Parfois, la viande de porc a du mal à trouver sa voie dans certains circuits. Ce que demande le marché, c’est d’être capable de vendre autre chose que du porc », affirme le président de Cooperl . Dans cette logique, la direction annonce : « Nous allons réaliser une offre pour nos clients en restauration et pour les distributeurs que Cooperl ne livre pas encore ». Le directeur de l’abattoir précise :« aujourd’hui, les clients sur Paris, notamment sur la partie restauration, souhaitent un service complet de distributeur, plutôt que de gérer leur approvisionnement avec une multitude de fournisseurs. » La coopérative veut donc aller plus loin, en intégrant à ses propres produits porcins des gammes complémentaires issues du Bassin parisien tels que des lentilles, des laitages, des pommes de terre ou encore de la volaille. Ces produits seront proposés sous différentes déclinaisons : secs, surgelés et gamme prestige. « Si on veut être distributeur, on doit être capable de vendre autre chose que notre produit », conclut le président de Cooperl.
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