« On manque d’agneaux » : une baisse de 9 % des abattages sur 2025
Les agneaux français manquent à l’appel cette année, conséquence de l’épidémie de FCO de l’été 2024. Les prix des agneaux s’éloignent de leurs records atteints à Pâques, dans un contexte de repli saisonnier de la demande. Les perspectives sont prudentes pour les mois à venir, nous explique François Frette, d’Interbev Ovins.
Les agneaux français manquent à l’appel cette année, conséquence de l’épidémie de FCO de l’été 2024. Les prix des agneaux s’éloignent de leurs records atteints à Pâques, dans un contexte de repli saisonnier de la demande. Les perspectives sont prudentes pour les mois à venir, nous explique François Frette, d’Interbev Ovins.

À 9,53 €/kg mi-juillet, le prix moyen pondéré (PMP) entrée abattoir des agneaux français a perdu 15,9 % depuis son record historique de Pâques, où il avait dépassé pour la première fois le seuil des 11 €/kg. Une baisse saisonnière qui rapproche ainsi le PMP de son niveau de la même période de l’an dernier. Dans le même temps, les coûts de production continuent de se détendre, mais sont loin d’être revenus à leurs niveaux d’avant la guerre en Ukraine.
« On manque d’agneaux »
Un manque d’agneaux à Pâques
Si de tels records ont été atteints, c’est que l’offre est en net repli. « On manque d’agneaux, comme l’illustre la baisse de 9 % des abattages à Pâques 2025 comparé à Pâques 2024 » explique François Frette, animateur de la section ovine d’Interbev. Il précise, « sur l’Aïd aussi, les premières remontées nous laissent penser à une baisse de 14 %, c’est d’ailleurs à un recul de cette ampleur que l’on s’attend sur les abattages de l’année ». La demande a été plus calme pour l'Aïd, à cause des prix élevés mais aussi de l'exemple marocain, où le roi a appelé à ne pas sacrifier d'agneau vu la conjoncture. Les données d’Agreste, sur les 4 premiers mois de l’année, indiquent une baisse de 9,4 % en têtes mais de 7 % en volume grâce à un alourdissement des carcasses.
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Quel impact de la FCO sur la filière agneau ?
La baisse des abattages d’agneaux s’explique d’une part par les conséquences de la décapitalisation de 2022, liée à la sécheresse estivale alors que les prix de l’aliment s’envolaient dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais aussi par les conséquences de la FCO. « On estime la surmortalité, selon les remontées des équarisseurs, à au moins 70 000 brebis sur les mois d’août et septembre 2024. C’est 1,5 % du cheptel qui a été perdu en deux mois » quantifie François Frette. À plus long terme, ce dernier met en avant les problèmes de fertilité rencontrés par de nombreuses brebis et de nombreux béliers qui ont conduit à des retards et décalages dans les agnelages.
« 1,5 % du cheptel a été perdu en deux mois »
Quelles sont les perspectives pour la production ovine en 2026 ?
« Il y a des indicateurs positifs, comme la baisse des réformes, et le maintien des agnelles en élevage », explique François Frette qui s’attend à une baisse plus modérée de la production l’année prochaine. Dans les régions qui ont subi de plein fouet la FCO l’an dernier, les animaux sont vaccinés et la situation semble sous contrôle. « Mais même si on a appelé avec insistance à vacciner, même si les vaccins sont disponibles, même s’ils sont pris en charge, dans les départements qui n’ont pas connu la crise l’an dernier, les animaux ne sont pas tous vaccinés », s’inquiète-t-il.
« on commence à voir les premiers foyers apparaître en Bretagne et Pays de la Loire »
Avant de prévenir, « les premiers foyers apparaissent en Bretagne et Pays de la Loire et Normandie, nous serons fixés sur août et septembre, néanmoins la campagne de vaccination de l’an dernier freine quand même la propagation ».
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