Vin : la filière bio veut maîtriser l’envol de la production
La crise traversée par le secteur viticole a accéléré depuis trois ans le rythme de conversions des vignerons français à la production de vins issus de l’agriculture biologique. Selon des chiffres communiqués hier par l’association interprofessionnelle des vins biologiques du Languedoc-Roussillon, le nombre d’exploitations viticoles bio a doublé entre 2006 et 2010, leur nombre passant de 1500 à 3000. Les vignes bio connaissent une croissance similaire. Le total des surfaces bio et en conversion a doublé en 4 ans (40 000 ha contre 2000) et presque augmenté de 50 % entre 2008 et 2009. La crise viticole n’est pas étrangère à cet intérêt soudain des vignerons, le vin bio (de pays rouges et rosés) se commercialisant en moyenne de 50 % à 100 % plus chers que leurs équivalents conventionnels. Les vignerons bio et leurs metteurs en marché s’inquiètent qu’un développement non-maîtrisé ne tue « la poule aux œufs d’or », ont-ils expliqué lors d’une conférence de presse de présentation de Millésime Bio, salon international qui se tient du 24 au 26 janvier 2011 à Montpellier. « Il y a un marché à développer en grande distribution, un débouché aujourd’hui très minoritaire du vin bio (7 %) », a précisé Brice Eymard, responsable du service économique d’Inter Rhône. Mais attention à ce qu’une politique de MDD ne tire pas les prix vers le bas ».