Viande ovine : l’Australie et la Nouvelle-Zélande en retrait sur le marché mondial
L’Océanie est le poids lourd du marché mondial de la viande ovine. Or l’Australie s’attend à une baisse conjoncturelle de sa production de mouton, et la Nouvelle-Zélande est confronté à un repli structurel de sa disponibilité en agneau. Pour autant, la pression néo-zélandaise pourrait rester présente en Union européenne.
L’Océanie est le poids lourd du marché mondial de la viande ovine. Or l’Australie s’attend à une baisse conjoncturelle de sa production de mouton, et la Nouvelle-Zélande est confronté à un repli structurel de sa disponibilité en agneau. Pour autant, la pression néo-zélandaise pourrait rester présente en Union européenne.

L’Océanie compte pour 81 % de la viande ovine échangée sur le marché mondial, avec 54 % des volumes venant d’Australie et 31 % de Nouvelle-Zélande, selon Meat and Livestock Australia. De la tenue de leur progression dépend donc la dynamique du marché mondial.
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En Nouvelle-Zélande, un repli structurel de la production d’agneau
La production de viande ovine en Nouvelle-Zélande devrait reculer de 1,9 % sur la campagne 2025-2026 qui commence, selon Beef+Lamb New Zealand. En cause, la baisse des abattages, alors que le cheptel ovin atteint un niveau historiquement bas à 23,36 millions d’animaux. La décapitalisation est liée à la chute des prix de la laine, des conditions météos défavorables et une compétition avec la plantation de forêts pour l’obtention de crédit carbone. En sept ans, 292 800 hectares de prairies ont été affectés à la foresterie, entraînant la perte de 1,32 million d’ovins.
La Nouvelle-Zélande exporte moins, mais davantage vers l’UE
Après avoir baissé de 4,8 % sur la campagne 2024/2025, les exportations de viande ovine de la Nouvelle-Zélande sont attendues en repli de 1,9 % sur la campagne à venir, à 357 000 tonnes équivalent carcasse (téc). C’est un plus bas en quinze ans. Néanmoins, les envois de la Nouvelle-Zélande ont progressé sur la campagne 2024/2025 vers l’UE gâce au nouvel accord de libre-échange, pour atteindre près de 74 100 téc, soit une hausse de 14 %. Une progression aux dépens des envois vers les États-Unis (-10 %) et vers la Chine continentale (-11 %).
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Baisse de la production ovine en Australie
Le cheptel ovin australien était estimé à 74,2 millions de têtes au 30 juin, c’est une baisse de 6,2 % sur un an. Les abattages d’agneaux devraient reculer, en 2025, de 5,8 % par rapport au record de 2024, en ligne avec les volumes de 2023. En 2026, les abattages sont encore attendus en baisse de 2,2 %, résultat d’une recapitalisation attendue. Car, contrairement à la Nouvelle-Zélande, la baisse de production en Australie est davantage conjoncturelle que structurelle.
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Un nouveau record australien en 2027 ?
La production de viande ovine en Australie devrait reculer de 3,1 % en 2025, avant une quasi-stabilisation en 2026 (-0,5 %) en lien avec la hausse des poids carcasse, notamment avec le développement de l’engraissement d’ovins en feedlots. Un record historique semble en vue pour 2027, avec près de 651 000 téc, soit un bond annuel de 7,2 %.
Tout en s’éloignant de leurs sommets historiques du début d’année, les prix des agneaux en Australie restent à des niveaux bien supérieurs aux années précédentes