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AG de Culture Viande
Viande bovine : quelles solutions face à la crise

À l’occasion de l’assemblée générale de Culture Viande, les professionnels de l’industrie de la viande bovine ont mis en avant des démarches exemplaires contre les problématiques, majoritairement d’ordre sociétal, sur lesquelles ils sont interpellés.

Face à la baisse de la consommation de la viande bovine à domicile (-8,3 % en dix ans), aux scandales médiatiques ternissant son image, et aux attaques de militants antispécistes, la filière bovine n’est pas au meilleur de sa forme. Lors de l’assemblée générale (AG) de Culture Viande qui s’est tenue le 9 octobre, le président du syndicat de l’industrie des viandes, Jean-Paul Bigard, a fait référence aux « 85 entreprises adhérentes qui ont souffert cette année ». Ne se déclarant pour autant « pas abattu », le président a insisté sur le besoin de la filière de répondre aux attentes sociétales en matière de traçabilité, de bien-être animal et d’impact environnemental. Et de mettre en avant, à travers l’AG, des démarches exemplaires.

La blockchain mise en place par Elivia

Le numéro 2 de la viande de bœuf, Elivia (groupe Terrena), utilise de plus en plus de technologies modernes dans les abattoirs afin de réduire la pénibilité du travail. « La main-d’œuvre a beaucoup moins à porter de carcasses, commente Arnaud Grosset, directeur de site à Elivia. Ce n’est plus l’opérateur qui vient chercher la viande, mais la viande qui vient à lui ».

Nous attirons un nouveau type de main-d’œuvre

L’utilisation de la blockchain dans les abattoirs permet l’orientation des pièces vers la bonne direction de conditionnement après la pose d’étiquette par l’opérateur. « En plus de moderniser notre image, cela nous permet de diminuer les accidents de travail et d’attirer un nouveau type de main-d’œuvre. Ces meilleures conditions de travail permettent d’améliorer notre productivité », ajoute Arnaud Grosset.

Valoriser les coproduits d’élevages

Franck Porcher, directeur de Fertival, filiale environnement de Cooperl Arc Atlantique, a quant à lui mis en avant l’économie circulaire créée par la coopérative, en valorisant les coproduits d’élevage. Fertival récupère les déjections animales, pour les revendre en tant que fertilisants à des arboriculteurs et viniculteurs dans dix pays différents (50 millions de tonnes en 2017). À noter que la coopérative récupère 60 % de ses eaux usées, et dispose de 130 collaborateurs pour sa filière environnement. Pour Franck Porcher, « il y a possibilité d’aller plus loin. L’environnement peut être une source de revenus, d’économie, et donc d’amélioration des résultats de l’entreprise ».

Selon une enquête Célène, le niveau d’équipement de récupération de chaleur mis en place par les entreprises adhérentes à Culture Viande a marqué une avancée remarquable entre 2015 et 2017. Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement, bâtiment à l’Institut de l’élevage, rappelle de son côté que « l’Interprofession bétail & viande et l’Institut de l’élevage ont lancé le programme Life Beef Carbon », qui présente l’ambition de réduire les émissions de gaz à effets de serre de 15 % entre 2016 et 2026, et dont les premiers résultats ont été évoqués au Sommet de l’élevage 2018.

Le bien-être animal, dorénavant une priorité

En ce qui concerne le dossier bien-être animal, « la première loi a vu le jour en 1964. Depuis 2009, le développement de la réglementation a fleuri partout en Europe sous pression des attentes sociétales. Aujourd’hui, l’État et les professionnels prennent cette problématique très au sérieux », a rappelé Jean-Luc Angot, inspecteur général de santé publique vétérinaire au ministère de l’Agriculture. Chaque espèce bénéficie ou va bénéficier de son guide des bonnes pratiques spécifique à chaque maillon de la filière. « Actuellement, 5 % des abattoirs sont défaillants en matière de bien-être animal. La plupart maîtrisent bien le sujet, mais il reste une marge de progrès non négligeable », commente Jean-Luc Angot.

5 % des abattoirs sont défaillants sur le bien-être animal

Le ministère de l’Agriculture a établi quatre axes de travail, consistant notamment à s’assurer d’un suivi par les professionnels des règles établies et mettre en place des sanctions, ainsi qu’organiser des formations pour les opérateurs d’abattoirs. « Nous discutons régulièrement avec des associations de protection animale pour voir comment améliorer les outils à destination des professionnels », ajoute Jean-Luc Angot. « Nous sommes ouverts au dialogue dès lors qu’il permet le progrès. Mais nous disons non à l’activisme de combat et de terreur », a déclaré Jean-Paul Bigard pour conclure l’assemblée générale de Culture Viande.

Quant à la baisse de la consommation de viande bovine, Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande, a soulevé une problématique à laquelle la filière doit encore répondre en partant à la reconquête de la restauration, où la viande bovine servie aux clients provient à 70 % d’au-delà de nos frontières.

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