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Union européenne
Vers un renforcement des contrôles du miel importé

L’Interprofession apicole française soutient l’idée d’un renfort des contrôles du miel importé, afin de lutter contre les faux miels provenant essentiellement de Chine. Une mesure proposée par le Parlement européen.

Une série de tests effectués en 2015 sur des miels importés a révélé que 32% présentaient une non-conformité.
© DR

Les députés européens ont appelé le 1er mars l’Union européenne (UE) à développer une stratégie sur le long terme pour lutter contre la mortalité des abeilles et contrer les importations de faux miels, et soutenir les apiculteurs européens. Pour que le miel importé réponde aux normes de l’UE, les députés demandent une harmonisation des contrôles aux frontières. Une série de tests effectués en 2015 sur des miels importés a révélé que 32 % présentaient une non-conformité soupçonnée ou avérée.

Pour rappel, la directive miel au niveau européen le définit comme un produit étant naturel dans lequel rien n’a été ajouté ni retiré. « On tenait à ce que la définition du miel soit la plus simple possible », souligne Éric Lelong, président de l’Interprofession apicole (Interapi) récemment créée pour lutter contre les importations de faux miel.

Ce qu’ils font, ce n’est plus du miel

L’Interapi approuve la résolution votée par Strasbourg visant à imposer des sanctions plus sévères aux contrevenants. « Nous souhaitons en discuter avec le ministre de l’Agriculture. Les contrôles doivent s’inscrire dans la routine afin de faire diminuer le prix des analyses de faux miel », souligne Éric Lelong.

La Chine en ligne de mire

Ces importations frauduleuses, venant majoritairement de Chine, constituent le problème majeur de la filière apicole actuellement. La plupart de ces produits ont connu un ajout de sucres (glucose ou fructose) pour en augmenter la quantité, et le vendre à prix très bas. « Ce qu’ils font, ce n’est plus du miel », prévient Éric Lelong. Par ailleurs, il y a un dernier cas de figure, avec « ajout de sucre non intentionnel », et ce, peu importe l’origine du miel. Les apiculteurs, contraints de nourrir leur cheptel, donnent aux abeilles des compléments de glucose et fructose pour l’hiver. Si tout l’aliment n’est pas consommé, le glucose et le fructose se mélangent au miel produit. Les députés souhaitent également un renforcement de la traçabilité des produits. La filière est victime de nombreuses tromperies sur l’origine de ses miels. « Il arrive qu’un pot soit étiqueté acacia français alors qu’il vient de Roumanie. Après tout, s’il respecte la directive européenne, ce n’est pas si gênant que ça, mais c’est tout de même un souci que nous devons résoudre », déclare Éric Lelong.

Le marché du miel en Europe représente 14,2 milliards d’euros et comprend 600 000 apiculteurs qui produisent 250 000 tonnes de miel par an, ce qui en fait de l’UE le deuxième producteur apicole mondial. Les importations de miel atteignent 200 000 tonnes par an, la majorité provenant de Chine.

L’étiquetage manque de clarté

Afin de soutenir les apiculteurs européens et d’augmenter la transparence de la filière pour les consommateurs, le Parlement européen a proposé d’indiquer clairement sur les emballages l’origine des pays d’où proviennent les miels ainsi que les pourcentages des différents miels utilisés dans le produit final. Les étiquettes actuelles, qui mentionnent un « mélange de miels UE et non UE », manquent de clarté et peuvent paraître trompeuses. Afin de protéger les apiculteurs français, l’Interprofession apicole a fait de la constitution d’un label Origine France sa priorité, et pourrait voir le jour en 2019. L’objectif de ce label est de donner des repères aux consommateurs. Le cahier des charges est en cours de construction.

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