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Trois points sur la santé économique de la filière viande

La filière viande française fait face à plusieurs difficultés économiques depuis l’année 2022.

© Fin

Quels sont les principaux éléments à retenir sur la santé économique des entreprises de la viande et de la volaille ?

La hausse du chiffre d'affaires de la viande est liée à l'inflation

Le chiffre d’affaires de la filière viande a augmenté de 14,4 % en 2022 sur un an. Les hausses en valeur sont relativement homogènes selon les secteurs, mais la plus forte concerne la filière bovine (+16%). Elle est de 13% en volaille et de 12 % en porc. Ces progressions sont avant tout liées à l’inflation, rapporte l'observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit Agricole. La hausse des prix a aussi été le résultat de la baisse de matière à abattre et de la baisse de l’offre disponible en rayon pour la volaille. Dans le même temps, les ratios d’investissement de la filière viande se sont quasiment stabilisés. « Malgré les besoins de modernisation, le métier de l’abattage/découpe reste en retrait quant aux efforts d’investissements », indique l’observatoire dans son rapport.

Lire aussi : Viande : des investissements à prévoir en 2024

L'export progresse en valeur mais sa part reste stable

Le chiffre d'affaires export a progressé en 2022, tiré notamment par la hausse des prix des broutards et des porc. Ce qui a permis à la part de l’activité à l’étranger de se maintenir à 15 % du chiffre d’affaires. « La France ne fait pas véritablement partie des pays dont le modèle de production animale est basé sur les exportations, comme l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne, le Danemark, l’Irlande… », a souligné l’observatoire.

Lire aussi : « Un export puissant permet de pérenniser le modèle alimentaire français »

Une rentabilité stable pour les industriels

Après une forte dégradation en 2021, la rentabilité des industriels de la filière porcine en 2022 était stable sur un an, toujours dans un contexte de cotations records, d’inflation alimentaire. L'évolution des habitudes de consommation implique aussi une orientation vers un mix produit moins rentable pour les industriels.  Pour le maillon charcutier/salaisonnier, un cap de défaillance a été atteint en 2023 selon la Fict. En bovin, les prix hauts n’ont pas été sans conséquence sur le chiffre d’affaires de 2022 avec un taux d’Ebitda estimé à 3,4 % par l’observatoire. En 2023, ce taux pourrait avoir légèrement baissé. L'étude rappelle que le maillon abattage découpe est surcapacitaire en bovins comme en porcins, à cause de la baisse des cheptels. 

Lire aussi :  Viande : Où sont les abattoirs menacés de fermeture en France, et pourquoi ?

 En revanche, pour les produits avicoles (volaille de chair et œufs), la forte demande dopée notamment par les prix de vente a « des conséquences potentiellement haussières sur les marges dégagées par les industriels ». 

Le profil de risque de la filière viande à un bon niveau en 2022

Malgré ces tensions, le profil de risque de la filière viande est jugé bon par le Crédit Agricole, avec seulement 12 % des opérateurs présentant un risque fort en 2022, comme en 2021.

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