Pyrénées-Orientales : la filière viande se structure autour de Guasch

En difficulté structurelle et en zones de montagne, les éleveurs des Pyrénées-Orientales ne parviennent pas à satisfaire la demande de l’abattoir de Perpignan. Une convention récemment signée doit les y aider.
Recentrer les approvisionnements à l’intérieur d’un seul département. C’est le pari fait par la filière viande des Pyrénées-Orientales. Une convention en ce sens a été signée fin avril à Perpignan entre la chambre d’agriculture, les établissements Guasch, principal opérateur de la place et la Coopérative catalane des éleveurs, son associé dans l’abattoir de Perpignan inauguré en 2015. Cette convention va conduire à plusieurs évolutions dans le paysage local.
En premier lieu, la coopérative devient l’unique interlocuteur de Guasch pour la collecte des animaux. Charge aux commerciaux de la coopérative d’aller chercher les animaux au sein du groupe des éleveurs adhérents ou chez des éleveurs extérieurs à la coopérative. Une mission qu’elle assumait déjà en partie sur les ovins via un partenariat avec Arterris. « Nous avons une marge de progression très importante. Aujourd’hui, le département livre 8 à 15 gros bovins par semaine alors qu’il s’en consomme 30 ou 40. C’est pareil pour les ovins, nous en produisons 4 000 à 5 000 quand il s’en consomme 20 000 par an », calcule Tony Baurès, président de la Coopérative.
Montée en gamme
Pour les veaux, il manquerait « 1 500 têtes par an », selon Emmanuel Leroy, du service élevage de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. En renforçant les liens commerciaux entre les éleveurs du département et Guasch, la production devrait connaître un appel d’air. « Le rôle de la chambre d’agriculture dans ce cadre sera d’étudier le fonctionnement des exploitations des éleveurs, pour voir s’il est possible de développer la production, voire d’ajouter un nouvel atelier », ajoute Tony Baurès. Pour les veaux, celui-ci insiste sur la nécessaire montée en gamme : « Faire des gros bovins ici est compliqué en raison de la question fourragère, alors nous pouvons travailler sur les veaux. Il faut que nous parvenions à en faire entrer un plus grand nombre dans nos démarches qualité, nos IGP Rosée des Pyrénées et Vedell et notre marque de Veau Primeur. La convention permettra aussi aux éleveurs de trouver de l’aide pour atteindre cet objectif. »
Le développement des capacités fourragères est porté par un autre plan départemental qui envisage une restructuration des friches en plaine.