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[Promotions] Toutes les filières ne sont pas favorables à leur encadrement

Alors que l’ordonnance à venir vise à limiter à 34 % en valeur et à 25 % en volume les promotions de produits alimentaires, certaines filières émettent de nombreux bémols quant à leurs effets économiques.

La majorité des filières carnées a un taux promotionnel très élevé.
© DR

C’est au sein de filières aux ventes plus saisonnières que la fronde est lancée. Certaines s’inquiètent du bien-fondé de l’encadrement des promotions à venir. Dans la version 2 du projet d’ordonnance qui circule depuis septembre, il est ainsi écrit que « les avantages promotionnels […] ne sont pas supérieurs à 34 % du prix de vente au consommateur ou à une augmentation de la quantité vendue équivalente ». « Ces avantages promotionnels, qu’ils soient accordés par le fournisseur ou par le distributeur, portent sur des produits ne représentant pas, avant déduction desdits avantages, plus de 25 % : du volume prévisionnel prévu par le contrat… », est-il inscrit.

Ces deux pourcentages posent beaucoup de questions aux acteurs des filières concernées par les promotions telles que la viande de volaille, de porc ou de bœuf tant au niveau de leur calcul que de leurs effets économiques sur les filières.

L’encadrement du volume des promotions pourrait poser un problème

Pour Culture Viande, « le projet d’encadrement des promotions prévu paraît difficilement applicable à la viande, faute d’un cadre juridique adapté. L’encadrement du volume des promotions pourrait par ailleurs poser un problème pour [nos] filières. Les 25 % prévus dans le cadre de l’ordonnance pourraient gravement remettre en cause les équilibres économiques des filières où les promotions sont très importantes, la viande étant parfois utilisée comme un produit d’appel, comme c’est le cas pour les viandes fraîches de porc », explique Mathieu Pecqueur, directeur général du syndicat des industriels de la viande.

La limitation à 25 % pourrait favoriser l'importation

Dans la filière porcine, l’inquiétude est de mise. « La situation est assez compliquée, car nous avons besoin des promotions. Les distributeurs se montrent assez réfractaires. D’habitude, les négociations des promotions ont déjà commencé. Cette année, ils se montrent plus réticents », complète Paul Rouche, directeur délégué de Culture Viande.

Du côté de la nouvelle interprofession avicole, Anvol et du Clipp, le son de cloche est assez similaire. Les deux présidents des interprofessions volaille et lapin, Jean-Michel Schaeffer et Guy Airiau, se sont fendus d’un courrier adressé au nouveau ministre de l’Agriculture le 22 octobre pour demander de « réétudier les projets d’ordonnance ». Ils avaient déjà alerté le président de la République sur ce point.

La méthode de calcul de ce taux est très importante

Pour les deux interprofessions, « une limitation du taux de promotion en volume à 25 % favorisera le développement des importations sur les produits standard et provoquera une baisse d’activité voire une disparition de l’activité pour les produits plus spécifiques comme le lapin ». Outre le taux de 25 %, « sa méthode de calcul est très importante. Il est fondamental que ce taux soit calculé sur la base de toutes les ventes effectuées par un abattoir vers un distributeur et non contrat par contrat ».

Le taux actuel des promotions en volume pour les volailles label Rouge est au moins de 40 % par an, fait savoir Anvol. L’interprofession demande surtout, à défaut de pouvoir inscrire des taux différenciés, l’exclusion des volailles et du lapin du dispositif de limitation en volume.

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