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Pourquoi les prix du jus d’orange explosent 

Les prix du jus d’orange ont atteint des sommets sur le marché à terme de New York. Les répercussions s’en ressentent dans les rayons français.   

Les cours du jus d'orange flambent sur le marché mondial.
© Mateusz Feliksik

Les prix du jus d’orange flambent sur le marché à terme de New York. Mardi 28 avril, les précédents records ont été pulvérisés à 4,87 $ la livre. La hausse est si faramineuse que les prix ont augmenté de 50 % depuis janvier et de 300 % depuis fin 2021. Toujours à titre comparatif, les prix ont quintuplé comparé au niveau de février 2020.   

Des prix du jus d’orange en hausse sur le marché de gros  

« La tonne de pur jus d’orange se négociait à 500 dollars en 2021, puis à 900 dollars en 2023, et maintenant à 1 200, voire 1 300 dollars », indique Emmanuel Vasseneix, président-directeur général de la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel et président de l’Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits à nos confrères du Monde.   

« Entre fin 2022 et début 2024, les prix sur le jus d’orange concentré congelé (la référence de marché) ont pris plus de 70% de hausse. Sur le physique, les prix import entre août et novembre 2023 sont passés de $ 4000/tonne (FJOC 65°Brix FCARotterdam) à $ 6 600 », explique Cyclope.  « C’est du jamais vu depuis des décennies sinon depuis toujours. Pour donner une idée de l’ampleur de ce mouvement haussier, depuis 1997, le prix de référence oscillait bon an mal an entre $ 1 000 et $ 3000/tonne », alarme Cyclope.   

La baisse de la consommation en jus d’orange ne compense pas le repli de l’offre  

La baisse de la consommation n’enraye pas la baisse de l’offre brésilienne. Le géant agricole « n’arrive pas à couvrir les besoins et les stocks n’ont jamais été aussi bas », d’après Cyclope. L’offre brésilienne, notamment dans la région de Sao Paulo, est au plus bas. « On estime que la demande, même en baisse de manière structurelle, est de l’ordre de 1,5 Mt, ce qui correspond très exactement à l’offre de ces deux dernières campagne (2022-2023 et 2023-2024), mais que les deux précédentes campagnes de production (2019-2020 et 2020-2021) avaient été fortement déficitaires. On a donc prélevé dans les stocks qui, déjà bas en 2018-2019 (790 000 tonnes), sont quasi vides en 2023-2024 (151 000 tonnes estimées) », résume Cyclope.  

Maladie du dragon jaune et sècheresse 

La maladie du dragon jaune (maladie du huanglongbing ou citrus greening) sévit dans les verges de Floride (Etats-Unis) depuis plusieurs années. Cette maladie bactérienne réduit fortement la production d’autant plus qu’aucun remède n’a actuellement été trouvé. On la retrouve actuellement au Brésil. De quoi plomber davantage la production alors que l’Etat producteur de Sao Paulo a connu d'importants épisodes de sécheresse. Dans sa note semestrielle de janvier 2024, l’USDA estimait un recul de production de 2 % sur un an. A date, pour le cabinet Fundecitrus le repli pourrait être beaucoup plus marqué, - 24 %, soit le plus bas niveau depuis 36 ans.  « Ce qui manque actuellement en termes de produits, c'est l'équivalent de la consommation européenne de jus d'orange », constate Emmanuel Vasseneix, interrogé par France 2.    

Des hausses de prix pour les consommateurs   

Des hausses de prix de l'ordre de 45 à 50 centimes sont déjà visibles en rayon. « Habituellement, nous écoulons 7 millions de litres de pur jus par mois, mais, depuis avril, le rythme est tombé à 5,5 millions de litres », s’inquiète Emmanuel Vasseneix au micro du Monde. Selon les données de Circana relayées par Le Figaro, les prix ont augmenté de 11 % en pur jus et jusqu'à plus de 24 % en jus d’orange concentré sur un an.  

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