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Pourquoi les prix des abats et des co-produits du porc se sont effondrés

Les abats et co-produits du porc ont vu leur prix chuter, un casse-tête pour les entreprises de l’abattage dans leur valorisation de la carcasse. Pour Thierry Meyer, ancien président d’Inaporc, malgré la baisse des cours à Plérin, la viande de porc devrait être vendue plus chère pour compenser cette perte.  

Les prix des abats et des coproduits de porc ont fortement chuté ces derniers mois.
© Frank Zhang

« Force est de constater que pour une même cotation [le cadran], nous avons eu une dégradation très forte des abats et co-produits, comme les couennes de porc dont le prix a été divisé par cinq en 18 mois », s’indigne Thierry Meyer, ancien président d’Inaporc et directeur filière porc du groupe Bigard.  . « Les prix des graisses, des os, du mucus, ont aussi baissé, de plus de moitié pour le dernier co-produit », renchérit Thierry Meyer. 

Lire aussi : En 2024, un prix du porc 9,84 % sous son niveau de 2023

15 € de moins par porc

Notre interlocuteur évalue les répercussions de la baisse des prix des abats et des co-produits à « une moins-value d'environ 15 euros par porc ». Il explique que « la perte de valeur engendrée par la forte baisse des prix des abats et des co-produits a dû être remise sur les prix des viandes commercialisées, car sur le créneau du pet-food, les prix ont également baissé. A prix de référence du porc (le cadran) même en légère baisse par rapport à l'an dernier, la viande doit être vendue plus chère, compte tenu également des charges environnementales supplémentaires ». 

Lire aussi :  Porc : « Les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas »

Toutefois, pour le directeur filière, s’il y a hausse de prix, la viande de porc reste un produit accessible. « En comparatif, la viande de porc sans os est parfois moins chère que la volaille. C’est le cas pour le filet mignon de porc, un produit plutôt noble. Ça reste une viande bon marché et la viande la plus consommée en France ».  

Une « carence » d’Egalim  

Thierry Meyer nous fait part de trou dans la raquette. « Les équations mathématiques ne peuvent en aucun cas manager le commerce et c'est bien là, une carence des lois Egalim dont l'indexation du prix de la matière première ne tient pas compte de la dégradation tarifaire des abats et co-produits ». Le directeur filière insiste sur le fait que « sur le plan commercial, les équilibres changent constamment et ça c'est notre métier. Ce n’est pas parce que le prix du porc baisse que les prix des matières premières baissent. Et quand cette valeur manque, il faut bien aller la chercher quelque part ».

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