« On ose espérer que la Chine ne taxe pas le porc français »
Entre 2014 et 2024, les importations françaises de produits porcins ont baissé en volume, mais augmenté en valeur. Bien que la balance commerciale reste déficitaire, les exportations ont progressé. Ces exportations sont portées par la bonne dynamique des envois de coproduits vers la Chine.
Entre 2014 et 2024, les importations françaises de produits porcins ont baissé en volume, mais augmenté en valeur. Bien que la balance commerciale reste déficitaire, les exportations ont progressé. Ces exportations sont portées par la bonne dynamique des envois de coproduits vers la Chine.

En dix ans, les exportations françaises de produits du porc ont progressé de 0,5 % en volume tandis que importations ont baissé de 11,3%. En valeur, c’est une hausse respective de 34,2 % et de 32,6%, selon des données relayées par Inaporc. En valeur, la balance commerciale est déficitaire, car la France importe des pièces nobles, et des produits transformés, tandis que les exportations sont essentiellement des abats.
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Les pièces de porc dominent les échanges
Les échanges de porc de la France sont principalement des pièces. L’Hexagone exporte majoritairement des pièces avec os vers L’Union Européenne et la Chine, tandis qu’elle importe, des produits transformés, uniquement depuis l’Union européenne. En 2024, les importations de pièces désossées ont progressé de 6,5 % et celles de produits transformés de 0,9 %. De plus, « 20 à 25% de la charcuterie en grande distribution est importée » indique Anne Richard, directrice d’Inaporc.
« 20 à 25% de la charcuterie en grande distribution est importée »
La Chine, plaque tournante du commerce du porc
La Chine représente 51% de la production mondiale et 50% de la consommation mondiale de porc. Le gouvernement chinois signe de plus en plus de contrats avec de nouveaux fournisseurs pour garantir ses approvisionnements en abats. En effet, ce pays d’Asie compte de moins en moins sur son premier fournisseur d’abats, les États-Unis, depuis la guerre commerciale. Par exemple, le prix du pied de porc a chuté de 50 % aux États-Unis, reflet de la réduction drastique des envois vers la Chine, qui en est le principal, voir le seul débouché.
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La Chine, principale destination des abats français
Les exportations françaises de produits porcins vers ce pays d’Asie sont essentiellement des abats. Malgré un recul de la consommation de viande porcine, la demande en abats reste soutenue dans le pays. « Un pied de porc en Chine se vend plus cher qu’un filet mignon en Europe », indique Anne Richard. Elle précise que les exportations françaises ne concurrencent pas la production locale, mais la complètent.
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Actuellement des opérateurs français effectuent une première expédition d’abats blancs (estomacs, intestins…). Jusque-là, le seul débouché conséquent, au niveau local était la fabrication d’andouillettes. L’envoi vers la Chine serait un débouché plus rémunérateur, d’autant plus que « la Chine consomme beaucoup d’abats blancs, notamment dans des bouillons » explique Anne Richard. Si les procédures administratives aboutissent, ce marché pourrait représenter un potentiel de 26 millions d’euros pour la filière porcine française.
« Un pied de porc en Chine se vend plus cher qu’un filet mignon en Europe »
Des incertitudes commerciales persistent avec la Chine
Les importateurs de produits porcins sont encore dans l’attente de la finalisation des enquêtes anti-dumping lancés par la Chine l’an dernier. Ces derniers espèrent que leurs produits seront épargnés par d’éventuelles surtaxes. « On ose espérer que la Chine ne taxe pas le porc français, étant donné la conjoncture actuelle de leur approvisionnement américain », confie Anne Richard.
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