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L’avis de la Fédération nationale bovine
« On peut arriver à 50 000 t vers la Chine de façon pérenne »

Les Marchés Hebdo : Vous étiez invité aux côtés de plusieurs entreprises du secteur de la viande bovine en Chine, que retenez-vous de ce voyage ?

Bruno Dufayet : La première chose, c’est la volonté du président de la République de mettre en avant des éleveurs. J’ai été invité au nom de la FNB ainsi que trois éleveurs représentant les viandes limousine, salers et aubrac. On a eu une chance inouïe que le président chinois consomme de la viande française. C’est un élément très fort. Ce que l’on retient, c’est que l’on a une place à prendre avec nos viandes de qualité, sur le haut de gamme à la chinoise. Le potentiel de développement est énorme.

LMH : Vous estimiez avant de partir que « rien ne justifie que les entreprises du secteur ne répondent pas – ou si peu – à la demande chinoise », avez-vous changé d’avis ?

Br. D. : Non, cela m’a conforté dans mon idée. Lors de ce salon de l’importation chinoise, créé par le président chinois, il y a eu une vraie mise en avant des viandes françaises, à travers l’affichage notamment. On a encore moins d’excuses de ne pas y aller. Aux niveaux administratif et sanitaire, tout est ouvert. Le marché de la viande bovine en Chine représente un potentiel d’importation de 2 millions de tonnes, comprenant un segment de qualité de 400 000 tonnes. On a un vrai potentiel, on peut arriver à 50 000 tonnes de façon pérenne. Aujourd’hui, cinq entreprises sont agréées pour la Chine. Puigrenier a fait du travail à l’échelle de son entreprise. Les autres ont besoin de faire des efforts et de se positionner sur la qualité et non l’entrée de gamme à bon prix, car sur ce segment on ne sera jamais compétitifs par rapport au Brésil et à l’Argentine. On a les animaux, et il y a de la place pour nous, il faut faire des efforts.

LMH : Comment voyez-vous l’après-voyage en Chine ?

Br. D. : Nous avons demandé à réunir les abattoirs agréés pour bâtir une vraie stratégie française, il faut que l’on joue de façon plus groupée. On doit débriefer cette visite et aller de façon concrète à l’export. On espère que cela aura un effet sur les prix français. Il y a urgence ! La situation de décapitalisation dans les élevages français s’accélère sur le dernier trimestre 2019.

LMH : Vous imaginez un effet concret rapide pour les éleveurs français ?

Br. D. : Oui, mais il ne faut pas oublier tout le travail qu’il y a à faire sur notre marché national à travers notamment le plan de filière. Et l’export vers la Chine ne nous empêche pas de nous opposer à la signature des accords de libre-échange avec le Mercosur et les États-Unis.

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