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Paris se dote d’un plan pour une alimentation durable

Anne Hidalgo, maire de Paris, a présenté le 30 janvier le plan de la ville pour une alimentation et une agriculture durables. Plusieurs mesures visent à donner accès à des produits de qualité pour tous.

« Permettre à tous les Parisiens d’avoir accès à des produits de qualité dont la culture, la transformation et la vente favorisent le développement des territoires et présente un impact réduit sur l’environnement », tel est l’objectif affiché par Anne Hidalgo, maire de Paris, à travers son plan pour « une alimentation et agriculture durables », présenté le 30 janvier au Conseil de Paris. Selon elle, « l’alimentation doit être replacée au cœur d’une nouvelle relation territoriale, permettant de renouer les liens entre urbains et ruraux ». Le plan comprend toute une série de mesures. Certaines relèvent presque de l’anecdotique (protection du visuel « miel de Paris », valorisation du fumier de la Garde républicaine, culture d’orge et de houblon dans le bois de Vincennes ou encore création d’une vingtaine de jardins partagés). D’autres auront des conséquences plus importantes sur le tissu commercial et la chaîne logistique de la capitale.

Trois nouveaux marchés bios et un quai fermier

Afin de soutenir le commerce de proximité, le contrat Paris’Commerces, qui sera conclu au premier trimestre 2017 pour douze ans, disposera d’un budget de 37 millions d’euros. « Il favorisera notamment l’installation de commerces alimentaires proposant une alimentation saine, durable et de qualité (circuits courts, bio, Amap, vente directe…) », indique la mairie de Paris. La ville travaille conjointement avec la Semaest pour soutenir l’installation de magasins de vrac (à l’instar de Biocoop).

Dans le cadre de nouvelles délégations de service public (DSP) des marchés découverts, il est prévu d’installer des producteurs locaux sur les marchés. « Trois nouveaux marchés biologiques s’ajouteront par ailleurs bientôt aux trois existants (Raspail, Batignolles, Brancusi, ndlr) », précise la mairie de Paris dans sa communication. Par ailleurs, s’ouvriront de nouvelles halles alimentaires. La première ouvrira dans le Xe arrondissement au cours de l’année 2017, portée par Kelbongoo. Un appel d’offres est en cours pour la halle du XIVe arrondissement, dont les résultats sont attendus fin 2017, début 2018. Autre nouveauté à l’étude : l’installation d’un « quai fermier », marché réservé aux producteurs locaux, sur les berges de la Seine récemment fermées à la circulation.

Un hôtel logistique dans le XVIIIe

« Créer une logistique durable des circuits courts constitue un enjeu majeur pour maintenir le commerce alimentaire de proximité », a rappelé Anne Hidalgo, le 30 janvier. Le PLU de la ville a été modifié pour réserver une soixantaine de nouveaux espaces de logistique urbaine dans Paris. Un appel à projets a été lancé en 2016 pour développer cinq sites logistiques, informe la mairie de Paris. Le premier centre sera bientôt opérationnel. Un hôtel logistique multimodal d’un investissement de près de quelque 80 millions d’euros ouvrira ses portes d’ici septembre dans le nouveau quartier Chapelle-International du XVIIIe arrondissement de Paris. Imaginée par Sogaris, associé à l’opérateur ferroviaire Eurorail et le prestataire et organisateur de transport XPO Logistics (via un accord tripartite exclusif), cette halle sera principalement dédiée à l’approvisionnement des commerces indépendants de la capitale. La livraison amont sera assurée par navette ferroviaire et par camion au gaz naturel.

Sur la toiture de cette halle, une exploitation de plus de 5 000 m2 d’agriculture urbaine fera l’objet d’un appel à projets au cours de l’année. À ce propos, Anne Hidalgo compte végétaliser la capitale. « Nous avons décidé d’atteindre 100 hectares de murs et toitures végétalisés en 2020, dont 33 hectares d’agriculture urbaine », avance-t-elle. Grâce au premier appel à projets « Les Parisculteurs », 5,5 hectares de végétalisation vont être aménagés sur des bâtiments parisiens, dont 5,2 hectares d’agriculture urbaine et 500 tonnes de produits comestibles produits chaque année. Un autre appel à projets, « Parisculteurs 2 » sera lancé en 2017. Il associera davantage les agriculteurs des petite et grande couronnes.

Champignonnière, maraîchage ou micropousses en sous-sol

La mairie de Paris pourrait ainsi être intéressée par le projet proposé par InVivo dans le cadre de la conquête agroécologique de l’axe Paris-Roissy pour Paris Île-de-France Capitale économique (lire encadré).

La capitale compte par ailleurs ouvrir une école parisienne de la permaculture (portée par l’École du Breuil) et aménager une nouvelle parcelle permacole au sein de la Ferme de Paris. Enfin, l’appel à projets « Réinventer Paris » prévoit l’aménagement de nouveaux sites en sous-sols, dont certains pourraient être adaptés à la production alimentaire : champignonnière, production de maraîchage sur compost et sous LED ou encore de culture verticale de micropousses.

InVivo imagine une vallée agricole entre Paris et Roissy

Dans le cadre d’une commande de Paris Île-de-France Capitale économique, InVivo et Agrosolutions ont imaginé redonner vie aux abords de l’A1 entre Paris et Roissy en faisant de cet axe « une happy vallée » représentant les cultures françaises. Au sortir de l’aéroport, l’axe serait entouré de parcelles de blé, colza, tournesol, de maraîchages, de vergers, d’horticultures, d’agroforesteries voire de vignes. Plus près de Paris, ces cultures laisseraient place à des serres productives de fruits et légumes, à des solutions d’agriculture urbaine. InVivo compte sur de grandes entreprises pour s’engager dans la démarche en la finançant. Une étude approfondie sur la faisabilité du projet sera rendue en mai par InVivo à Paris Île-de-France Capitale économique qui travaille depuis plusieurs mois à la reconquête de l’A1 avec l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

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