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Volaille
Nouvelles transformations en vue pour le groupe LDC

Le numéro 1 français de la volaille va mettre des actifs Doux repris au groupe Terrena au service de la reconquête des importations. Déjà numéro 3 en Pologne, il prend aussi pied en Hongrie avec l’acquisition de Tranzit.

Le directoire de LDC refusait d’envisager le grand export jusqu’à la mise en liquidation de Doux cette année. Mais comme l’a expliqué son président, Denis Lambert, en conférence de presse à la fin mai, « LDC ne peut pas être absent de la reconstruction des actifs de Doux ; nous allons continuer d’exporter des produits élaborés ». La reprise d’une partie de l’activité de Doux dédiée au grand export fait partie d’un engagement global du numéro 1 français de la volaille, dans le cadre du plan de reprise du consortium franco-saoudien – LDC avec Terrena, Triskalia, Almunajem – agréé par le tribunal de commerce de Rennes le 18 mai 2018.

La belle partie de l’affaire est que Galliance (division volailles de Terrena) laisse à Quimper (29) une activité relativement rentable et une usine en bon état de fonctionnement. Les saucisses knacks, majeure partie de la production de 17 500 tonnes annuelles, ainsi que les panés, burgers et autres morceaux rôtis, engendrent un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros, majoritairement à l’export, et un Ebitda supérieur à 2 millions d’euros. LDC compte investir 5 millions d’euros pour « renforcer [ce] site de produits élaborés ».

LDC conserve la marque Doux pour vendre dans les départements d’outre-mer et exporter en Afrique ou en Asie, à l’exception du golfe Persique. Ce dernier territoire commercial restera celui d’Almunajem ; l’investisseur saoudien reprend pour sa part l’abattoir finistérien de Châteaulin, s’engageant sur un rythme de 1,4 million de poulets par semaine.

55 millions d’euros d’investissement à Châteaulin

Les autres transformations qu’entreprend LDC servent davantage ses ambitions nationales et européennes. Ainsi en est-il du projet de bâtir d’ici à 2020 à Châteaulin un grand site d’abattage et de découpe. Cet outil va prendre place dans un espace désaffecté du site Doux Frais. Il produira des découpes et produits alimentaires intermédiaires (PAI) à l’intention des marchés industriels et de la restauration. L’objectif affiché est d’y abattre plus de 400 000 poulets par semaine.

Cet objectif, Denis Lambert espère l’atteindre rapidement. Il a rappelé en conférence de presse que la Société bretonne de volaille (SBV), fondée par LDC en 2015 pour reconquérir les marchés de l’industrie et de la restauration, a fait rapidement monter en puissance la capacité d’abattage et de découpe de Sérent (Morbihan) et celles de Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor) pour transformer 300 000 poulets lourds de plus par semaine à ces fins de reconquête.

Une part de l’activité de ces deux abattoirs pourra se reporter sur celui de Châteaulin quand il sera construit. LDC projette d’investir 55 millions d’euros dans celui-ci. Les circuits de l’industrie alimentaire et la restauration hors domicile (RHD) sont ceux qui progressent le plus en tonnage au sein du groupe. Les productions de PAI se montent à 56 200 tonnes, en expansion de 9,4 % ; celles de produits de restauration (RHD et autres circuits) à 182 400 tonnes, en expansion de 7,6 %.

Croissance de l’exportation de viandes de canard

Une autre transformation majeure en cours est la constitution d’une solide filière d’exportation de produits de canard de chair à forte valeur ajoutée. Après avoir intégré en mars la société Marcel Favreau (Vendée), le groupe est en négociation exclusive avec la société Le Marais, dans le même département. L’une et l’autre sont spécialisées dans le canard de Barbarie et sont orientées vers l’exportation : 70 % du chiffre d’affaires de Marcel Favreau (21 millions d’euros) et 50 % de celui du Marais (50 millions d’euros).

Le chiffre d’affaires en canard de chair « commence à être significatif »

Le cumul des abattages hebdomadaires de ces deux sociétés est de 162 000 canards. Il porterait les abattages de LDC à 470 000 canards par semaine. Le chiffre d’affaires potentiel est de 250 millions d’euros dans les produits de canard. Celui-ci « commence à être significatif », a commenté Denis Lambert, estimant au passage à quelque 35 % sa part potentielle du marché du canard de chair en France.

Un volailler hongrois en passe d’entrer dans le groupe

Enfin, le groupe annonce une nouvelle étape de son développement à l’étranger : sa prise de participation de 70 % dans une entreprise familiale hongroise, Tranzit. Ce volailler réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires (108 millions d’euros) dans la GMS en Hongrie (34 %) et en Allemagne (38 %), c’est pourquoi l’opération reste suspendue à l’autorisation de l’Autorité de la concurrence allemande. La bonne santé financière et le positionnement commercial de Tranzit, ainsi que sa filière intégrée d’oies, intéressent particulièrement LDC.

C’est aussi pour le no 1 français de la volaille, qui est no 3 en Pologne, la perspective d’implanter son modèle dans un nouveau pays de l’Est en croissance ; un modèle caractérisé par un mix produit constitué de produits élaborés de qualité ou à forte valeur ajoutée, et par un mix client diversifié. Le groupe mentionne une « forte progression » des ventes à l’étranger : de 3,9 % en volume et de 13,2 % en valeur. Il se félicite du succès des spécialités d’oie et de canard ; une filière qu’il cherche à conforter à l’échelon européen par l’acquisition de Tranzit en Hongrie, et du Canard du Marais (Favreau et Le Marais) en France.

Les résultats opérationnels actuels et en prévision

LDC projette de maintenir en 2018-2019 son résultat opérationnel courant (Roc) pour la volaille en France (hors amont) qui a été de 144,8 millions d’euros (M€) sur l’exercice 2017-2018 avec un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros. Il prévoit d’augmenter son Roc à l’étranger grâce à l’intégration de Tranzit en Hongrie. Ce Roc international a progressé de 46 % pour s’établir à 11,1 M€ au titre de 2017-2018, profitant de l’augmentation des ventes (de 13,2 % à 273,9 M€ de chiffre d’affaires) et de la part des élaborés en Pologne. LDC entend enfin voir le Roc de son pôle traiteur progresser légèrement après s’être stabilisé à 14,9 M€. Ce pôle profite en particulier des succès de la marque Marie en plats cuisinés. Son chiffre d’affaires a progressé de 8 % à 603,5 millions d’euros.

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