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Start-up
Né d’une seule ferme arrive à Intermarché

Les yaourts Né d’une seule ferme sont désormais préparés dans deux exploitations laitières grâce à la location de yaourteries. Ces produits fermiers sont vendus en circuit court dans les rayons d’une centaine de magasins Intermarché depuis le 29 juin. Quatre-vingt-dix fermes devraient rejoindre le projet d’ici à deux ans.

Présentée en février lors du Salon de l’agriculture, la yaourterie clé en main, mise au point par la start-up Né d’une seule ferme, a été installée dans deux exploitations agricoles situées en Haute-Marne (52), à Cusey, et dans le Rhône (69), à Longes. Entièrement équipée et financée, elle permet aux éleveurs de transformer directement une partie du lait de leurs vaches. Les yaourts fermiers sont ensuite rachetés par la start-up Né d’une seule ferme avant d’être distribués en circuit court dans un magasin Intermarché de proximité. « L’objectif est d’offrir aux éleveurs un complément de revenus sans déstabiliser le fonctionnement usuel des exploitations », explique André Bonnard, fondateur de l’entreprise et ancien secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait.

Avec un prix de location de 1 300 euros par mois, « l’investissement est moindre pour le producteur que s’il finançait lui-même son outil de production », atteste-t-il. Si la yaourterie dispose d’une capacité totale de transformation de 80 000 litres de lait par an, l’exploitant doit transformer au minimum 50 000 litres pour trouver de la rentabilité.

Des produits locaux traçables

L’entreprise met en avant une juste répartition de la valeur ajoutée. Le lait est valorisé à hauteur de 550 euros les 1 000 litres, soit près de 50 % de plus que le prix moyen du lait.

À ce jour, six références de yaourts existent – nature, sucré, citron, fraise, myrtille et vanille – avec des recettes qui se veulent simples et naturelles. Fabriqués à partir de lait entier pasteurisé, les yaourts ne contiennent ni additif ni poudre de lait. Disponibles en rayon dans une centaine de points de vente depuis le 29 juin, ils sont vendus par lot de quatre à un prix moyen de 2,16 euros, ce qui est « un très bon rapport qualité/prix », d’après Intermarché. Au total, 61 % du prix de vente revient au producteur, 22 % à Intermarché, 11 % à Né d’une seule ferme et 6 % en taxes. Les producteurs ont également la possibilité de produire des yaourts sous leur propre marque pour accéder à d’autres marchés tels que la restauration collective ou la vente directe.

Né d’une seule ferme assure aussi la traçabilité de ses produits. Le nom et la commune de l’éleveur sont mentionnés sur l’emballage tandis qu’un code QR imprimé sur l’opercule des yaourts permet aux consommateurs d’accéder à une page Internet sur laquelle chaque éleveur présente son exploitation, ses pratiques agricoles et son territoire.

La logistique reste la difficulté majeure

« La logistique reste la difficulté majeure compte tenu du très haut niveau d’exigence des distributeurs qui craignent la rupture », explique André Bonnard. Sur la base d’un contrat de 52 000 litres actés avec Intermarché, la gestion de la production se fait semaine par semaine, selon les besoins, et la durée de stockage de 28 jours des yaourts permet une certaine souplesse.

Les yaourts sont récupérés plusieurs fois par semaine par un transporteur qui les transfère vers une des seize bases logistiques d’Intermarché. Ils sont ensuite entreposés dans les magasins du secteur, à moins de 170 kilomètres de l’exploitation.

Avec un réseau de plus de 1 800 points de vente et un maillage territorial très dense (un magasin tous les 17 kilomètres), Intermarché offre une force de frappe intéressante à Né d’une seule ferme. « Nous fonctionnons aujourd’hui selon une logistique de base. L’objectif est d’avoir au moins deux fermes équipées par zone pour assurer l’approvisionnement des plateformes Intermarché tout en ayant une flexibilité de fonctionnement », détaille André Bonnard.

Deux cents exploitations candidates

L’idée séduit, constate la jeune pousse qui a déjà reçu les dossiers de plus de 200 exploitations candidates. D’ici à la fin de l’année, Né d’une seule ferme prévoit de déployer quinze yaourteries, puis quarante en 2021, afin d’atteindre quatre-vingt-dix yaourteries en fonctionnement d’ici à deux ans. Les premiers yaourts devraient arriver en Île-de-France en fin d’année et être disponibles dans toute la France d’ici à mi-2021.

Aujourd'hui avec un rythme de fabrication d’une yaourterie par semaine, la start-up pourrait réaliser une prochaine levée de fonds pour accélérer sa vitesse de déploiement. Actuellement exclusif, le partenariat entre Né d’une seule ferme et Intermarché s’ouvrira dans trois ans aux autres acteurs de la grande distribution.

Pas de cahier des charges

Aucun cahier des charges n’est adossé au projet Né d’une seule ferme, ce qui permet à toutes les exploitations laitières d’être candidates à l’installation d’une yaourterie. « Le critère principal est la motivation et la transparence. C’est une histoire d’hommes avant d’être une histoire de vaches », appuie André Bonnard, président de Né d’une seule ferme. Par ce choix, l’entreprise se veut être le reflet de la diversité des exploitations agricoles françaises. Sans privilégier un type de production, elle souhaite offrir aux consommateurs des produits ayant chacun leurs particularités selon la race de vache sélectionnée, les pratiques d’élevage et la diversité des territoires.

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