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Mettre fin à la frilosité

Même si la démarche de la Scarmor (centrale d'achats de E.Leclerc dans l'Ouest) mise en avant la semaine dernière laisse espérer un possible changement des mentalités, l'agroalimentaire reste fragilisé par la guerre des prix entre enseignes. Pour autant, faut-il le rappeler aux investisseurs, avec une production de 65 milliards d'euros en 2011, la France est le premier pays agricole européen. Son industrie agroalimentaire est le premier secteur industriel français, en termes de chiffre d'affaires (161 milliards d'euros en 2013) et d'emploi (493000 salariés). Elle comptait pour 17 % de la valeur ajoutée de l'ensemble de l'industrie manufacturière en 2010, devant la construction aéronautique, l'automobile ou la chimie. Ces chiffres éloquents sont énoncés par Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire de Bpifrance, sur le site Internet de la Banque publique. Si son engagement n'est pas encore à la hauteur des enjeux de la filière (161 millions d'euros de financement accordés et 213 millions d'euros de risques garantis en 2013), la BPI affirme que « l'agroalimentaire fait partie de ses secteurs prioritaires, dans sa mission d'accompagnement de la politique industrielle nationale ». À ces financements s'ajoutent les 100 mil-lions d'euros sur la période 2013-2015, promis aux industries agroalimen-taires par le ministère de l'Agriculture. Les fonds spécialisés (Agroinvest, Céréa Capital, Unigrains, Transcapital…) ont aussi leur rôle à jouer. Sans parler des banques classiques que Stéphane Le Foll commence à interpeller. « On a un besoin d'investir fort : les investisseurs privés doivent participer », a-t-il déclaré la semaine dernière à la presse, rappelant qu'en dépit de sa re-lative faible profitabilité, l'agroalimentaire bénéficie d'une bonne résilience. « Le pain existe depuis des milliers d'années et ça va durer encore longtemps », a-t-il résumé en une formule. Aux industriels aussi d'oser aller demander des financements pour innover, exporter ou automatiser leurs process de production. Il est temps de mettre fin à la frilosité autour de l'agroalimentaire pour lui redonner tout son lustre.

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