L'huile de palme tire le marché du colza
À358 euros la tonne en fob Moselle, le colza poursuit sa lente remontée non pas vers les sommets mais du moins vers une zone plus confortable. À l'origine de ce sursaut, le pétrole principalement, alors que les principaux pays producteurs intensifient les tractations, le baril semble, après avoir franchi la barre des 40 dollars, vouloir se maintenir à ce niveau. Second facteur, l'huile de palme avec, depuis le temps que l'on en parle, les premières conséquences du phénomène El Niño sur la production en Indonésie et en Malaisie. Alors que les exportations se maintiennent, les récoltes fléchissent ce qui entraîne une réduction des stocks et une nette remontée des prix. La planète colza est bien évidemment touchée, que ce soit en Europe, au Canada ou en Australie et les cours se tendent légèrement. Au Canada, la trituration s'intensifie et les exportations vont bon train ce qui pourrait notablement réduire les stocks de report et permettre le démarrage de la nouvelle campagne dans de meilleures conditions. Ceci étant, en France les acheteurs restent prudents et ne se précipitent pas sur les lots de graines qui sortent encore de culture. La prochaine récolte qui s'annonce bien et précoce profite malgré tout de cette ambiance, et les cours, là aussi, remontent légèrement.
Le soja se maintientDe l'autre côté de l'Atlantique, le soja reste soutenu également même si les cours relativement bas ne décollent pas vraiment. Les récoltes s'accélèrent au Brésil, réalisées à plus de 50 % sur l'ensemble du pays et à plus de 80 % sur le Mato Grosso. La logistique sans être totalement fluide s'améliore et les délais d'attente dans les ports font un retour vers la normale. Le climat politique et social n'est pas favorable aux affaires même si pour l'heure la baisse du réal favorise l'origine brésilienne. En Argentine, ce sont les engagements des producteurs à la vente qui s'accélèrent, encouragés par le gouvernement et une fiscalité incitative à prendre des positions à l'export alors que les moissons devraient bientôt débuter.
Baisse des surfaces attendue aux États-UnisAux États-Unis, les ventes se poursuivent de façon satisfaisante pour nourrir principalement l'ogre chinois, et les observateurs parient sur une baisse des surfaces pour la campagne à venir. Les semis n'ayant pas encore débuté, et la situation climatique avec une sècheresse commençant à inquiéter les producteurs pourraient conduire à rebattre les cartes.