Les prix du bœuf s’effritent aux États-Unis, comme le souhaite Donald Trump
Au pays du T-bone et du hamburger, la flambée des prix du bœuf fait la une des journaux. Néanmoins, un retour des envois brésiliens donne un peu d’air au marché. D’autant plus que les mauvais signes du marché chinois poussent les grands exportateurs à chercher d’autres débouchés. Mais la baisse reste très limitée.
Au pays du T-bone et du hamburger, la flambée des prix du bœuf fait la une des journaux. Néanmoins, un retour des envois brésiliens donne un peu d’air au marché. D’autant plus que les mauvais signes du marché chinois poussent les grands exportateurs à chercher d’autres débouchés. Mais la baisse reste très limitée.
Aux États-Unis, l’inflation sur la viande bovine atteignait, en septembre 14,7 % sur un an contre 3,1 % pour l’ensemble des prix alimentaires, selon les derniers indices de prix à la consommation disponibles. C’est ce qui a poussé Donald Trump, le mois dernier, à prendre des mesures pour faire baisser les prix des bovins.
Des prix en récente baisse grâce aux importations
Le marché bovin aux États-Unis est très instable. Afin de donner un peu d’air au consommateur, Donad Trump a décidé, fin novembre, d’exclure les produits alimentaires, dont le bœuf des droits de douane supplémentaires (40 %) appliqués aux importations en provenance du Brésil. Les exportateurs se sont donc réveillés et montrés très actifs, après des semaines d’incertitude, selon le dernier rapport Steiner. Une frénésie qui s’explique aussi par l’ouverture des quotas 2026 libre de droits, quota qui n’atteindra que 50 000 tonnes cette année contre 65 000 t auparavant, puisque l’administration Trump en a réservé 15 000 au Royaume-Uni dans le cadre de son accord de libre-échange.
Le Brésil agressif sur le marché US
Les prix proposés par les exportateurs sud-américains sont agressifs puisqu’ils cherchent à reconquérir le terrain gagné par l’Australie, qui a bénéficié d’une demande importante et de prix avantageux ces derniers mois. Par ailleurs, l’Amérique du Sud cherche d’autant plus à se repositionner sur le marché états-unien que la Chine semble montrer des velléités de diminuer ses importations de viande bovine.
La consommation marque aussi le pas, avec un glissement des pièces vers le haché qui tend à diminuer la valorisation. Les prix des taurillons américains reculaient de 1,5 % et ceux des vaches de 2,1 % en semaine 49, tout en restant encore respectivement 18,4 % et 20,6 % au-dessus de leur niveau de l’an dernier.
Un cheptel bovin américain au plus bas
Les coûts de production des éleveurs aux États-Unis ont bondi de 50 % en 5 ans selon l’American Farm Bureau. C’est pourquoi les prix ne leur paraissent pas si élevés. Ils ont été tirés à la hausse par la chute de l’offre, avec un cheptel 2025 qui n’avait jamais été si bas depuis 1951. Les grandes sécheresses de 2023 dans plusieurs États ont accéléré la décapitalisation et donc amputé le potentiel de production.
Moins de broutards mexicains
Alors que 1,2 million de broutards mexicains passaient la frontière chaque année pour atterrir dans les feedlots américains, la Lucilie bouchère ou mouche à viande (New World Screwworm) a conduit l’administration Biden à fermer les frontières. Un embargo que l’administration Trump a cherché à lever ponctuellement, mais selon l’USDA, aucune réouverture ne devrait avoir lieu à court terme. La Secrétaire d’État Brooke Rollins a bien fait comprendre, en octobre, qu’elle ne faisait pas confiance aux autorités mexicaine pour régler la crise sanitaire. Les États-Unis sont indemnes de cette maladie depuis 1966, le Mexique l’était depuis 1991 jusqu’à sa résurgence en 2023 via le Panama.