Aller au contenu principal

Les fabricants s’accommodent d’une moindre ressource

La marque de la coopérative Maïsadour, Delpeyrat, choisit de maîtriser ses approvisionnements depuis le couvoir.
© © Delpeyrat

L’offre de fin d’année est fournie en foies gras, des plus petites IGP du Sud-Ouest aux produits issus de foies gras d’importation. Le potentiel de valorisation du Sud-Ouest, la ressource nationale bloquée à l’export et les choix de transformation peuvent l’expliquer. Témoignages de l’association de la filière du Sud-Ouest, de Delpeyrat et de Lafitte.

Le sud-ouest de la France, principal bassin d’élevage de canards à foie gras, abrite les quatre principaux fournisseurs des GMS en foies gras sous indication géographique protégée (IGP) : Labeyrie, Euralis, Maïsadour, Larnaudie. Le Sud-Ouest s’est vu imposer cette année un vide sanitaire et des mesures de biosécurité anti-influenza aviaire. Sur les plus de 26 millions de canards élevés en IGP en 2015, dont 23 millions ont été gavés, près de 9 millions manquent à l’appel cette année. C’est presque la moitié de la production du Sud-Ouest et le quart de la production nationale. Pour autant, le potentiel d’offre de foies gras sous IGP pour cette fin d’année n’est pas si réduit que cela, d’après les données de l’association Palso qui représente les filières sous IGP du Sud-Ouest.

Premier constat : la part du foie gras valorisée sous IGP était de 69 % du potentiel l’an dernier. Or, les producteurs et industriels ont constaté, à l’issue du vide sanitaire, une amélioration de la productivité des élevages et une augmentation de la taille moyenne des foies. Il est donc probable que le taux de labellisation ait augmenté cette année. La Palso attend des chiffres qui pourraient le confirmer.

Potentiel d’offre sous IGP suffisant

Deuxième constat : la logique industrielle veut qu’on recherche le maximum de valeur ajoutée à partir d’une matière première restreinte. Mais, il s’est commercialisé l’an dernier en IGP 5 321 tonnes de foies gras transformés, dont 171 t à l’export, et 2 863 tonnes de foies gras crus surgelés dont 157 t à l’export, vendus moins cher. Cette année, davantage de foies gras crus se valorisent en transformés, et l’export est réduit par les embargos sanitaires. Ce qui laisse penser à Marc Roose, directeur de la Palso, que le potentiel d’offre en foies gras sous IGP est suffisant.

Troisième constat : la part du foie gras entier et mi-cuit, cœur du marché de la fin d’année, augmentera, prévoit l’interprofession nationale Cifog.

Enfin, les promotions en magasins de ce début de saison montrent une quantité accrue de foies gras de canard ou d’oie importés.

Le groupe Maïsadour, propriétaire des marques Delpeyrat, Terre paysanne, Auguste Rey et premier abatteur national de canards, a choisi de ne pas importer et de libeller une partie de ses produits « 100 % France ». Une partie de sa production sous IGP est attachée aux IGP Périgord et Gers. Delpeyrat se distingue par une offre « 100 % Sud-Ouest » du couvoir à l’outil de transformation, « Périgord » et « Gers » une contrainte particulière cette année. Le « 100 % France » pallie la perte de volume de 15 à 20 % sur les IGP Sud-Ouest. « Nous sommes restés fidèles à notre stratégie », affirme Thierry Crouzet, directeur du marketing.

Pour sa part, la maison landaise Lafitte avait en début de crise conseillé à ses clients restaurateurs de faire des réserves sous forme de surgelés. Puis Lafitte a vendu en France la part de ses produits qui n’ont pu se vendre au Japon et en Asie. Et la société s’est un peu rattrapée sur la « qualité exceptionnelle » des foies gras de sortie de vide sanitaire, d’après Julie Puyssegur, responsable du marketing de Lafitte.

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio