Natexpo 2017

Les entreprises du bio affichent leur capacité d’innovation

Face au développement toujours d’actualité du marché des produits biologiques, les industriels du secteur se montrent particulièrement innovants pour proposer aux consommateurs des produits répondant à leurs attentes. Et pour l’édition 2017 de Natexpo, il a été particulièrement frappant de voir l’émergence de nombreux produits en phase avec les nouvelles tendances de consommation. Le nomadisme semble percer dans les magasins spécialisés, avec en ligne de mire des produits qualitatifs.

Au sein de la société Kambio, filiale du groupe Biodiversité, vingt et une innovations vont être lancées en 2018 sous la marque Carte nature autour de deux axes : les pizzas et le végétal. La société a notamment investi dans son usine de Seissan (Gers) afin d’installer un nouveau procédé de fabrication, avec l’objectif de proposer des pizzas plus qualitatives. Les ingrédients crus sont déposés à la main après cuisson de la pâte. « La DLC est un peu raccourcie à 19 jours contre 21 jours auparavant, mais l’appétence et la qualité sont améliorées », confie Virginie Yver, chef de produit chez Kambio. À partir de février 2018, la marque veut également faire son entrée sur le segment des protéines végétales en proposant des galettes et saucisses végétales, des bols nomades ou encore des tartes veggies à base de carottes, poireaux, curry et graines de courge ou à base de potimarron, châtaignes et amandes.

S’ouvrir à de nouveaux marchés

Le traiteur inspire également la marque Bioporc qui en fait un axe de diversification dès l’année prochaine. Elle lance sa nouvelle marque dédiée à cet univers et baptisée Aim&Bio. « Cette marque, plus ouverte et moins ciblée porc, a vocation à élargir le territoire d’expression de l’entreprise au traiteur et au snacking chaud. L’idée est également de valoriser les productions agricoles biologiques de la coopérative Cavac et le savoir-faire de Biofournil », explique Christine Derepas, nommée depuis peu responsable marketing de Bioporc.

Dédiée aux circuits spécialisés, la marque veut s’installer dans un premier temps sur le segment des salades en février 2018 avant de se décliner dans un second temps, autour du mois d’avril, dans le rayon du snacking chaud à travers des croque-monsieur et des burgers. Si les salades sont sous-traitées chez Soléane, les snackings chauds seront fabriqués par Bioporc dans un nouvel atelier industriel, probablement sous-loué à un autre industriel. « Il y a une réelle volonté de conquérir de nouveaux marchés », confie Christine Derepas.

Les laits de brebis et de chèvre ont la cote

De son côté, Triballat Noyal continue de pousser ses gammes de produits élaborés à partir de laits de chèvre et de brebis, au vu des croissances toujours à deux chiffres de ces segments. Le problème d’approvisionnement ne semble pas perturber ses développements, même si sur le lait de chèvre, l'entreprise peut s'approvisionner aux Pays-Bas quand le lait vient à manquer en France. Sous sa marque La Chèvrerie, Triballat Noyal propose depuis octobre trois nouvelles recettes de yaourts brassé nature, clémentine et framboise-cassis, tandis que sa marque La Bergerie propose un fromage affiné au lait de brebis en format rond de 140 grammes.

Faut-il dédier une marque aux magasins spécialisés ?

Dans les allées du salon, au-delà de l’innovation, les entreprises proposant aussi bien du bio que du conventionnel nourrissaient un débat sur la pertinence de dédier une marque aux magasins spécialisés bios. Jean Martin est par exemple en train de sauter le pas. Jusqu’à présent, la société avait dans son catalogue une gamme de onze références biologiques à marque Jean Martin et commercialisées en grande distribution.

Face à la demande des magasins spécialisés, qui n’aiment pas référencer les mêmes marques que la grande distribution, Jean Martin passe le cap et présente sur le salon sa nouvelle marque dédiée aux magasins spécialisés, La Maussanaise. « Nous faisons renaître une marque. Elle va reprendre les onze références déjà existantes en GMS, mais qui seront dédiées aux magasins spécialisés », explique-t-on chez Jean Martin. Installée à Maussane-les-Alpilles, la société participait pour la première fois au Natexpo. Les produits biologiques représentaient en 2016 10 % de son chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.

À l’inverse, la société Giraudet confirme sa stratégie de marque unique. Elle continue de développer fortement ses gammes biologiques en grande distribution, même si elle réalise 6 à 7 % de ses volumes grâce au réseau de magasins spécialisés. Installée en Bourg-en-Bresse, l’entreprise élabore des quenelles biologiques depuis plus de vingt ans. En ajoutant les soupes bios, le secteur bio représente désormais 26 % de ses ventes en volume. En octobre 2017, elle décline notamment ses soupes fraîches en format cup micro-ondable 350 ml déclinées en quatre recettes, un concept de consommation nomade en phase avec les attentes du marché, selon la marque.