Le prix du porc aux Philippines continue de flamber, quel impact sur le commerce mondial ?
Les prix au détail du porc restent élevés aux Philippines, une conséquence directe de la crise de la PPA qui a secoué le pays et décimé les cheptels. Le gouvernement compte instaurer un prix plafond et repeupler le cheptel pour tenter de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et soutenir la filière porcine.
Les prix au détail du porc restent élevés aux Philippines, une conséquence directe de la crise de la PPA qui a secoué le pays et décimé les cheptels. Le gouvernement compte instaurer un prix plafond et repeupler le cheptel pour tenter de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et soutenir la filière porcine.

Le 15 mai dernier, le ministère de l’agriculture des Philippines a annoncé son intention de rétablir le prix de détail maximal suggéré pour le porc. Cette décision fait suite à une hausse significative des prix, alimentée par la chute de la production nationale.
L’inflation monte aux Philippines
Le prix au détail du porc aux Philippines a fortement augmenté dernièrement. Au 28 mai le ministère de l’Agriculture rapportait que le prix de détail du jambon dans la région de Manille se situait autour de 390 pesos philippins/kg soit 5,90 € le kilo. De même la longe de porc se vendait à environ 425 pesos philippins/kg, soit 6,43 € le kilo.
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La PPA a décimé le cheptel philippien
Le cheptel philippien atteignait 14 millions de têtes avant l’apparition de la peste porcine africaine (PPA) en 2019. Cependant ce nombre à drastiquement diminué, et tombe autour de huit millions de porcs actuellement.
Pour freiner la propagation de la maladie, les autorités ont procédé à l’abattage massif des animaux infectés.
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Le gouvernement Philippin veut sauver le pouvoir d’achat et le cheptel porcin
Pour contenir cette crise, le gouvernement prévoit de plafonner les prix à 380 pesos/kg (5,75 €/kg) pour la longe, 350 pesos/kg (5,30 €/kg) pour le jambon et 300 pesos/kg (4,54 €/kg) pour la tête de porc.
Le gouvernement philippin compte également allouer près de 1,6 milliard de pesos philippins soit 24 millions d’euros, au secteur porcin pour sa reconstitution. Le budget serait utilisé pour acheter 13 000 porcs et 30 000 truies de reproduction dans le cadre du programme de repeuplement des porcs. Néanmoins selon les experts agricoles, il faudrait un minimum deux ans au pays pour reconstituer le cheptel au niveau d’avant PPA.
L’Europe exporte aux Philippines
En 2024, les Philippines représentaient la troisième destination des porcs européens, avec 367 588 tonnes exportées. Le pays constitue également le deuxième débouché hors UE pour la France, avec 43 273 tonnes exportées.
En 2020, l’UE avait expédié 150 216 tonnes de porc vers les Philippines. Ce volume a grimpé à 342 299 tonnes (+128 %) en 2021, puis à 417 984 tonnes en 2022 (+22 %), avant de redescendre à 294712 tonnes en 2023 ( -29 %), et de remonter encore en 2024 à 367588 tonnes (+25%). Ces envois européens reflètent la forte demande en porcs des Philippines, qui s’accentue avec la propagation de la PPA dans le pays.

A noter, la Russie devrait décrocher un agrément pour exporter des produits du porc d’ici la fin d’année, selon la presse internationale.
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