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Le plan de relance menacé par la mauvaise récolte ?

La culture du blé dur en France a connu de graves dommages causés par les conditions climatiques du printemps.
© @ R. L.

FranceAgriMer a présenté à son conseil spécialisé en céréales, le 10 novembre, un focus sur la situation du marché international du blé dur, particulièrement atypique sur cette campagne, la France participant à cet atypisme. Explications.

La culture du blé dur en France cette année a connu, comme celles des autres céréales, de graves dommages causés par les conditions climatiques du printemps. Le rendement moyen national du millésime 2016 est évalué à 43,2 quintaux par hectare (q/ha), contre 56,6 q/ha l’an dernier. La récolte est estimée, selon FranceAgriMer, à 1,57 million de tonnes (Mt), contre 1,8 Mt l’an dernier, soit une baisse de l’ordre de 13 %, portée à 17 % par rapport à la moyenne 2011-2015.

Pourtant, entre les semis de 2014 et ceux de 2015, les surfaces de blé dur étaient passées de 319 000 à 363 000 hectares. Le plan de relance démarrait bien. Le mauvais tour joué par la nature signifie-t-il un coup d’arrêt ou un simple coup de frein au développement programmé de cette culture dans l’Hexagone ?

Des volumes obérés par les carences qualitatives

La production mondiale de blé dur en 2016 représente, selon le Conseil international des céréales, 39 Mt, chiffre proche de 2015-2016. Les deux premiers producteurs mondiaux, le Canada et l’Italie, ont enregistré une forte hausse, le Canada affichant 7,3 Mt contre 5,4 Mt l’an dernier et l’Italie 4,9 Mt (sans doute largement au-dessus de 5 Mt aux dires des opérateurs). Ces chiffres doivent cependant être pondérés du fait d’importants problèmes qualitatifs, surtout au Canada avec un pourcentage élevé de mycotoxines menaçant les capacités d’export. Ce qui a valu une tension des cours des bonnes qualités pastières jusque sur le marché français qui a coté jusqu’à 270 €/t, rendu Port-la-Nouvelle.

La faiblesse de nos disponibilités en blé dur de qualité semoulière va obliger la semoulerie française à importer 200 000 t, selon FranceAgriMer. Les grosses semouleries du nord de la Loire, privées de la production du Centre-Val de Loire, sinistrée, trouveront sans doute plus d’intérêt à importer qu’à chercher leur approvisionnement dans les bassins traditionnels du Midi, épargnés par un climat par ailleurs destructeur.

Des signes optimistes

Dans ces régions, Midi-Pyrénées, Languedoc-Paca, on ne voit pas de raison majeure à un renoncement à un plan de relance, voire à une progression des surfaces. Dans celles de grandes cultures, plus septentrionales, en particulier le Centre où les rendements se sont effondrés de 72 à 23 q/ha, on pouvait craindre ce renoncement. Mais le cours actuel du blé dur à 100/110 € t, supérieur à celui du blé tendre, reste incitatif en faveur du blé dur.

On ne dispose pas encore des estimations d’ensemencements. Néanmoins, les premières impressions recueillies dans la plaine laissent espérer que les surfaces emblavées en blé dur seront maintenues malgré les lourds déboires financiers de la dernière moisson. Notre correspondant Gilbert Bornhauser, qui dirige l’exploitation située au sud d’Étampes – dont nous avons fait notre « ferme test » pour l’analyse annuelle des bilans de récolte céréalière –, est dans ce cas. Et il représente un exemple significatif.

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