Aller au contenu principal

Marques
Le local, un atout à mettre en avant

Valoriser un territoire, une région ou des produits de terroir semble être une des clés pour se différencier. Un webinaire récemment organisé par Valorial a mis en lumière quelques démarches.

La marque collective Saveurs de Normandie rassemble près de 600 produits. © Saveurs de Normandie
La marque collective Saveurs de Normandie rassemble près de 600 produits.
© Saveurs de Normandie

Depuis près d’une décennie, le local a le vent en poupe, mais la crise sanitaire a singulièrement renforcé son attrait. « Le local, c’est subjectif », relativise Romain Cuculi, responsable business développement à Valorial lors d’un webinaire consacré aux marques locales. Pour Florence Charton-Vachet, responsable des spécialisations marketing bachelor à Audencia, la définition de local a beaucoup évolué. Si dans un premier temps elle intégrait l’aspect circuit de distribution, avec les circuits courts, ce n’est plus vrai. Il s’agit surtout d’avoir un lien émotionnel avec le consommateur. Elle distingue les produits locaux, de proximité géographique et physique avec l’acheteur et distribués dans une zone limitée (moins de 100 km), des produits régionaux. Ces derniers utilisent de façon marketing leur lien à leur région d’origine et peuvent être distribués dans toute la France, voire à l’étranger. Le produit de terroir répond, lui, à au moins un des critères : une origine régionale de la matière première ou de la recette ; un lien historique de l’entreprise ou de son dirigeant.

Vous pouvez nous retrouver, on s’engage donc à ce que ce soit bon !

Le positionnement d’un produit fortement lié à un territoire diffère selon l’endroit où il est commercialisé. « Le cidre Val de Rance est perçu comme local et légitime dans une crêperie parisienne, il n’a pas vraiment de concurrence, alors que sur une table du Finistère il n’a pas la même aura », explique Philippe Musellec, dirigeant des Celliers associés. Le groupe a fortement réfléchi à sa stratégie en 2018-2019, grâce « à des études sur les attentes des consommateurs, mais surtout grâce aux remontées de terrain ». Résultat, la production est désormais beaucoup plus segmentée, notamment avec la création d’un cidre de Bretagne 100 % variétés anciennes bretonnes, mis en bouteille à la propriété. « Ces promesses sont ancrées sur le packaging, mais doivent traduire une réalité, il faut être transparent », appuie le dirigeant.

Les Celliers associés ont récemment lancé une bière normande, 1066, Philippe Musellec détaille : « On s’est demandé pourquoi le consommateur adhérerait à notre produit. Pour une bière normande, il fallait plus que la localisation de la brasserie, mais aussi la matière première. Nous avons fait le choix d’une orge bio et normande », double réassurance pour un consommateur parfois méfiant. « Il y a notre nom, notre tête sur le paquet, on est à côté, vous pouvez nous retrouver, on s’engage donc à ce que ce soit bon ! » lance Géraldine Malo, de l’entreprise Malo qui commercialise pommes de terre en filet et frites fraîches autour du Havre.

Des démarches collectives

Les entreprises reliées à un territoire peuvent s’associer. La démarche Produit en Bretagne a été pionnière, suivie par Saveurs de Normandie. « Cette marque collective fait de l’origine normande un levier, explique Isabelle David, présidente de l’Area Normandie, elle permet aux opérateurs de développer leur notoriété, mais aussi leur savoir-faire et leur qualité. » Ces démarches permettent aussi aux dirigeants de développer leur réseau, que ce soit en B2B ou B2C, et de rencontrer leurs homologues sur le territoire.

Protéger sa marque à l'Inpi

Lorsqu’une entreprise lance un produit avec une marque de terroir, comme outil de communication commercial, « elle a tout intérêt à la protéger. Ça ne coûte que 200 euros à l’Inpi et c’est efficace », explique Bertrand Ermeneux, associé au cabinet d’avocat Avoxa. Il faut que la marque soit distinctive, y compris son logo, et qu’il n’y ait pas de caractère trompeur. C’est une démarche bien différente de celle des signes de la qualité et de l’origine (Siqo), qui sont eux, très protecteurs, mais au prix d’un cahier des charges très strict.

Les plus lus

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

viande de porc dans un abattoir russe. agroalimentaire.
Porc : en Chine, la Russie profite de la guerre commerciale

Depuis qu’elle a reçu l’agrément de Pékin, la Russie exporte activement viandes et abats de porc vers la Chine. Le pays…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio