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Alimentation animale
Le groupe Bel va passer au « sans OGM »

Bel poursuit sa démarche de valorisation jusqu’au consommateur du lait français de pâturage puis, à l’issue de six mois de transition, du lait produit par des vaches nourries sans OGM. L’objectif est de basculer dès l’été prochain, non pour une niche mais bien sur toutes ses gammes.

Mini Babybel, puis Kiri, Boursin et peu à peu toutes les marques du groupe Bel vont s’enorgueillir du mode d’alimentation des vaches. Le groupe procède en deux étapes : l’affichage d’un lait français de pâturage dès ce début d’année, avant de passer au « sans OGM » l’été prochain. C’est en substances l’avantage que le groupe fromager va tirer de la nouvelle charte de confiance qui le lie avec ses producteurs. Son président-directeur général, Antoine Fievet, avait d’ailleurs fait le voyage jusqu’en Sarthe dans l’exploitation de John Plard (Bazouges-sur-le-Loi, 72) pour la signer, lundi 29 janvier, avec Gérard Pousse, président l’Association des producteurs de lait Bel Ouest (APBO).

L’idée vient des producteurs. « Nous voulons conserver la maîtrise de notre production pour une meilleure valorisation de notre travail et une réelle visibilité », explique Gérard Pousse. Le contenu de la charte a été débattu au sein des trois associations historiques du bassin du Maine rassemblées dans l’APBO, qui regroupent les producteurs autour des sites Bel d’Évron (53), de Sablé-sur-Sarthe (72) et du Perche (61). « Les éleveurs ont notamment décidé de prendre à leur charge la certification du cahier des charges par un organisme tiers », insiste Anne-Laure Dutertre, vice-présidente de l'APBO.

350 € de prix de référence plus 21 € de primes

« Nous avons construit le contenu de la charte dès le printemps 2017, puis nous l’avons proposée à l’entreprise qui nous a bien accueillis début novembre. Les prix ont été déterminés fin novembre avant la présentation aux producteurs début décembre », explique le président. Bel s’engage notamment à reconnaître l’APBO comme partenaire privilégié ce qui va conduire l’ensemble des producteurs à entrer dans l'organisation de producteurs (de 700 adhérents et 340 millions de litres, elle devrait passer à 856 et 400 Ml).

L’entreprise s’engage sur les volumes – avec la collecte de l’ensemble des producteurs adhérents dans la zone de collecte actuelle en mettant fin aux échanges de collecte avec les autres laiteries – et sur les prix : 350 €/1 000 litres sont ainsi proposés comme prix de référence pour l’année 2018. À cette base, l’entreprise ajoute des primes qui peuvent monter à 21 €/1 000 litres : 6 €/1 000 l pour le pâturage au moins 150 jours par an (une pratique historique dans toute la zone de collecte) et 15 €/1 000 l pour une alimentation des animaux sans OGM.

Vers une extension au niveau mondial

Antoine Fievet indique même travailler sur une telle charte au niveau mondial. En attendant, « nous prenons un risque, celui que la distribution n’accepte pas la valorisation jusqu’au consommateur », explique-t-il. Pour Jennifer Marquet, directrice de Bel France, les distributeurs accueillent plutôt bien la démarche, mais les négociations ne sont pas encore terminées.

Soja français sans OGM ou tourteaux de colza

Certains éleveurs laitiers sont depuis longtemps passés au « sans OGM », privilégiant pour l’apport protéique de leur troupeau, soit du soja d’import non modifié, soit surtout les tourteaux de colza issus de la filière française des biocarburants ou d’autres solutions de mélanges proposés par leurs fournisseurs d’aliments. Le soja français non modifié, même s’il reprend des couleurs après vingt ans de quasi-absence, n’est pas encore capable de couvrir l’ensemble des besoins nationaux des animaux de rente. Mais les tensions sur les biocarburants de première génération (importations argentines et malaisiennes et politique européenne) vont tendre les disponibilités cette année. Les ressources, telles que le tourteau de tournesol Hipro, souffrent quant à elles de la concurrence mondiale, la Chine venant de se positionner sur l’Ukraine qui assurait l’an dernier 91 % de nos importations et 45 % de nos utilisations.

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