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Coopérative
Le Gouessant en quête de valeur dans le légume

Engagé dans la transformation de son modèle, le groupe coopératif breton Le Gouessant multiplie les relais de croissance pour le futur de ses 4 000 adhérents. Il vient par exemple d’accroître les capacités de son unité de transformation de légumes.

L’usine Le Gouessant, installée à Lamballe (Côtes-d’Armor), fonctionne depuis quinze ans avec une capacité de 7 000 tonnes par an. Mais avec l’investissement de 3 millions d’euros consenti par le groupe coopératif breton cette année, l’unité se voit dotée de capacités trois fois supérieures à 20 000 tonnes qu’elle compte approcher d’ici à trois ans.

Le Gouessant confirme ainsi son intention de renforcer la valeur de ses productions. Grand spécialiste de l’aliment du bétail dont il a fabriqué l’an passé 828 000 tonnes, le groupe (730 salariés répartis dans 13 filiales, 540 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé) a revu ces derniers mois son organisation en pôles pour que chacun d’entre eux dégage de la valeur aux adhérents.

Tout est prêt pour que nous nous développions en RHD

L’extension de l’unité de découpe et de cuisson des pommes de terre devrait booster l’activité du pôle alimentaire. Pour 3 millions d’euros, « nous avons mis en place de nouveaux équipements de refroidissement, de conditionnement et de stockage », explique Lionel Thiefaine, responsable de l’activité légumes de la coopérative. L’unité dispose d’un peleur vapeur (20 bars de pression) qui retire l’essentiel de la peau des pommes de terre 100 % françaises et 85 % bretonnes – calibrées au préalable –, le brosseur se chargeant d’éliminer les fragments de peau. Les tubercules ainsi lavés sont ensuite acheminés sous les yeux électroniques d’un trieur optique qui écarte ceux présentant de gros défauts. Les pommes de terre passent enfin en salle de découpe, propulsées dans un bain d’eau circulant à grande vitesse dans un coupeur de deux lames ou plus, selon la demande.

« Nous proposons dans notre gamme toutes sortes de présentations, des cubes aux lamelles en passant par les wedges, le format frite, etc. », indique Damien Zilinski, responsable commercial. Après inspection sur un second trieur optique, les découpes de pommes de terre rejoignent le tunnel de cuisson par vapeur et aspersion (32 mètres de long), puis le tunnel de refroidissement. Le conditionnement s’effectue en salle blanche dans des poches préformées de 5 et 7 kg pour les industriels des plats cuisinés. « Mais tout est prêt pour que nous nous développions en restauration hors domicile », précise Lionel Thiefaine. Le robot palettiseur dispose de quatre ventouses pour travailler sur les petits conditionnements destinés à la RHD (2 et 3 kg), par exemple.

Qualité organoleptique des légumes préservée

Du reste, « c’est clairement la RHD qui va lancer les volumes », précise Damien Zilinski. Le Gouessant propose d’ores et déjà la découpe d’autres légumes-racines, comme des carottes ou des navets. Avec un tel niveau de préservation des qualités organoleptiques des légumes transformés, ce produit intéresse forcément le marché, même avec une DLC courte (12 jours) et un prix plus élevé que la concurrence.

Peut-on imaginer cette offre proposée un jour aux consommateurs finaux ? Petit sourire en coin du directeur du pôle alimentaire du Gouessant, Patrick Aulard. « Oui, on y pense forcément », sourit-il. Mais pour cela, il faudra de nouveau investir pour adapter les lignes de conditionnement. Ça tombe bien, Le Gouessant est dans une phase d’investissement avec 15 millions d’euros par an depuis trois ans.

Un groupe polyvalent

En nutrition animale, Le Gouessant est devenu le premier fabricant français d’aliments du bétail bios. Il a aussi été un des premiers industriels de la nutrition animale à s’intéresser à l’alimentation des poissons d’élevage. Au sein de son pôle alimentaire, il a fait une place de choix à sa marque Terres de Breizh, créée en 2012, qui commercialise en grande distribution des produits de charcuterie, des œufs ou encore des pommes de terre en frais. Il s’agit là d’un pôle en devenir qui ne pèse encore que 18 millions d’euros (3 M€ pour Terres de Breizh à fin 2017, environ 8 M€ pour le négoce de pommes de terre et autour de 7 M€ pour les pommes de terre transformées).

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