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Lait bio
Le commerce équitable pour se prémunir des aléas

Commerce équitable France a décortiqué les filières Ensemble et U bio mises en place par Biolait et pointe leurs atouts pour les producteurs de lait bio.

Biolait achète le lait à partir de coûts de production calculés par l'Idele.
© DR

« Les filières de commerce équitable permettent aux systèmes en agriculture biologique de se prémunir contre les aléas économiques », telle est la conclusion du rapport du bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic) pour Commerce équitable France, à partir de l’analyse des filières lait et légumes secs. « En effet, si les produits bios sont le plus souvent valorisés par le marché à un prix plus élevé que leurs équivalents en conventionnel, rien ne les protège contre une éventuelle baisse importante des prix (notamment si la demande venait à baisser), peut-on encore lire dans la synthèse, dans ce contexte, le commerce équitable garantit des prix planchers rémunérateurs calculés à partir des coûts de production ou un engagement sur la durée permettant une visibilité et une stabilité financière. »

Le rapport estime que le commerce équitable « Origine France » représente aujourd’hui un outil ayant un « fort potentiel de réponse aux enjeux de durabilité du secteur agricole ». Un enseignement tiré notamment de l’étude des filières équitables de Biolait, à partir d’entretiens conduits à l’été 2018. Créé en 1994 par six producteurs bios du Morbihan et de Loire-Atlantique, le GIE devenu SAS Biolait en 2006 réunit aujourd’hui 1 200 exploitations laitières pour 180 millions de litres de lait collectés (en 2016). Le rapport Basic a étudié les filières de vente de lait commercialisé par Biocoop avec la brique Ensemble et la vente de lait commercialisé par Système U avec sa brique U bio.

Des contrats tripartites

Basé sur un contrat tripartite de trois ans avec deux transformateurs (l’un dans le Nord, l’autre dans le Sud), le prix de la brique Ensemble se construit à partir d’un prix d’achat du lait par Biolait auprès des producteurs, élaboré à partir des coûts de production de l’Idele. Pour la brique U bio, qui ne se revendique pas du commerce équitable, là aussi il s’agit d’un contrat tripartite de cinq ans en volume avec l’industriel LSDH. Le lait est aussi payé en fonction des coûts de production de l’Idele. Ce qui permet qu’une plus grande part de la valeur ajoutée revienne aux producteurs par rapport à la répartition dans une filière conventionnelle.

Le rapport précise que si le cadre des relations entre les trois maillons – producteurs, transformateurs et distributeurs – est défini par un contrat tripartite, les relations sont ensuite formalisées par des contractualisations bilatérales.

Utilisation abusive de « lait bio équitable »

En 2018, la démarche Ensemble a concerné 20 groupements de producteurs, plus de 700 produits et plus de 2 700 fermes. La filière Biolait-Système U a quant à elle représenté 16 % des volumes produits annuellement par Biolait soit 28,8 millions de litres en 2018, souligne le rapport.

Si ces filières sont de bons exemples, Commerce équitable France et la Fédération nationale d’agriculture biologique dénoncent aujourd’hui l’utilisation abusive du terme de lait bio équitable et demandent aux distributeurs et laiteries de revoir leurs pratiques.

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