Lait : une trêve entre industriels et producteurs
Les différentes familles de l’interprofession laitière ont enterré temporairement la hache de guerre en parvenant à un accord sur le prix du lait payé aux producteurs sur le 1er semestre. Pour le mois de janvier, les producteurs, les industriels privés et les coopératives ont acté la baisse de 10,7 E/1 000 l qui avait été pratiquée dans la plupart des entreprises. Celle-ci sera suivie d’une diminution de 9,5 E/1 000 l en février et mars. Concernant la période d’avril à juin, il est prévu d’appliquer l’index de l’accord de 97 sans lissage, ce qui se traduira par une baisse comprise entre 10 et 12 euros.
Au final, on est donc bien loin des -18 E/1 000 l demandés initialement par les industriels et rejetés par des producteurs ayant déjà encaissé des baisses depuis 9 trimestres consécutifs. Pour parvenir à un accord sur le 1er semestre, les transformateurs, qui dans leurs dernières propositions réclamaient une baisse de 11,35E/1 000 l contre 10 E/1 000 l pour les producteurs, ont dû renoncer à leur souhait d’un « rattrapage » sur les prix des autres pays européens. Mais, cela ne signifie pas qu’ils aient abdiqué complètement.
Si le communiqué publié conjointement par les trois familles se veut très politique, il ne doit pas occulter la difficulté des discussions à venir concernant le prix du lait payé aux producteurs sur le 2e semestre qui débuteront dès lundi prochain. « Fin 2002, le prix du lait payé en France était au même niveau qu’en Allemagne,rappelle-t-on chez les transformateurs. Depuis 2003, il y a un décalage défavorable à la France qu’on ne peut accepter ». Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on voit mal comment l’interprofession laitière pourrait éviter de nouvelles tensions dans les semaines à venir.
Car, les producteurs ne semblent toujours pas enclins à prêter une oreille compréhensive aux arguments relatifs à la compétitivité présentés par les transformateurs. Enfin, dans leur communiqué, les trois familles indiquent reprendre « immédiatement les contacts avec les pouvoirs publics pour mettre en œuvre les propositions figurant dans le rapport d’étape de l’Inspection générale de l’agriculture au ministère de l’Agriculture, dont l’objet est de préparer la filière aux nouvelles donnes de la Pac ».