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La Région s’engage sur la voie de la proximité

Jean-Michel Serres, président de la commissions agriculture au conseil régional des Hauts-de-France.
© © Thierry Becqueriaux

Depuis la fermeture du site d’Hazebrouck rien n’avait véritablement bougé dans les abattoirs en Hauts-de-France. Appuyés par les éleveurs, les nouveaux élus veulent satisfaire une demande d’outils de proximité.

Le dossier des abattoirs ressurgit en Hauts-de-France. Aux commandes : Marie-Sophie Lesne et Jean-Michel Serres. Les deux élus (LR) chargés de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire pilotent désormais ce délicat dossier. Si du côté des volailles, la situation est bien figée, les choses évoluent en ovins. Actuellement abattus à Fruges (Pas-de-Calais), les moutons des prés-salés de la baie de Somme pourraient l’être dans un nouvel abattoir situé sur la commune. Quant aux moutons de la coopérative des Bergers du Nord-Est, certains sont désormais conduits au Nouvion (Aisne).

Pour les porcins et bovins, les choses bougent à la faveur de l’arrivée d’éleveurs à la présidence des sites de Fruges et de Valenciennes (Nord). Le premier envisage la création d’un outil, et le second, la modernisation de ses installations.

Le nouveau conseil régional milite pour une cohérence des outils. « Nous y sommes d’autant plus attentifs qu’il y a onze abattoirs au nord (dont ceux de Bigard et d’Elivia, ndlr) et seulement deux sur le versant sud (Montdidier (Somme) et Le Nouvion, ndlr) », souligne Jean-Michel Serres, président de la commission agriculture au conseil régional et ancien président de la FNP (2005-2014).

Objectif des élus : se réapproprier une partie du marché des 6 millions d’habitants en répondant à une demande de proximité tout en gagnant en valeur ajoutée et en restant cohérent avec le plan de soutien à l’élevage, « car sans abattoir, on ne soutient pas l’élevage ! » annonce-t-il.

1 M€ consacrés à la modernisation du site de Valenciennes

L’engagement financier des utilisateurs devrait très vite confirmer la crédibilité des projets envisagés. Pour l’instant, rien n’est acquis : ni à Valenciennes ni à Fruges. Le dernier projet (6,9 M€ d’investissement pour 6 000 t/an) semble sur les rails (voir encadré). Néanmoins, la ferme participation des opérateurs engagés sur des volumes d’abattage est attendue.

Le site de Valenciennes a d’autres ambitions : passer de 2 600 à 4 500 t/an d’ici à 2020 en respectant la proportion d’animaux abattus entre porcins (1/3) et bovins (2/3). 1 M€ devraient être consacrés à la modernisation de la chaîne des porcs, passant de 100 à 500 porcs par semaine. Deux supermarchés E.Leclerc et trois chevilleurs (Agriviandes, Lesnes, Ets Ménart et Lemaire) ont d’ores et déjà décidé de participer à une augmentation de capital.

L’abattoir de Montdidier fait également l’objet de toutes les attentions, notamment de celles de Jean-Michel Serres, conseiller municipal de Fontaine-sous-Montdidier. Une modernisation, notamment pour des raisons sanitaires, est envisagée. « Nous devons trouver une issue favorable pour ancrer un site d’abattage sur le versant sud de la Région Hauts-de-France », explique l’élu.

Côté porcs, l’entreprise Pruvost Leroy espère aussi trouver une certaine indépendance pour ses porcs actuellement abattus par Bigard (Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais)). Il pourrait trouver un accord avec le Groupement des producteurs de porcs des monts de Flandre pour compléter son offre régionale. À moins que l’entreprise ne soit disposée à s’impliquer dans la nouvelle chaîne des porcs du site de Valenciennes ?

Abattoir de Fruges : vers une SCIC

D’ici trois ans, Fruges devrait avoir son nouvel abattoir multiespèce. Cette implantation devrait signer la fin de l’abattoir intercommunal situé entre Béthune et Le Touquet en mettant un terme à une histoire mouvementée vieille de plus de vingt ans ! Les pouvoirs publics se sont engagés pour 2 M€ (dont 400 000 € pour la Région) à condition que les professionnels (chevilleurs, éleveurs, bouchers) s’engagent en capital à hauteur de 100 €/tonne. Sur 67 usagers, 38 seulement ont actuellement répondu. La structure gestionnaire prendra la forme d’une SCIC dont le mode de gouvernance est plus adapté que l’ancienne SEM. Selon Marie-Sophie Lesne, « il faudra créer la SCIC au plus vite et boucler le tour de table avant l’automne, ce qui permettra de déposer le permis en septembre 2018 ».

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