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Start-up
La pépinière Rungis & Co passe à la vitesse supérieure

L’accélérateur de start-up créé en 2015 va s’implanter l’année prochaine au cœur du marché. L’enjeu est notamment de resserrer les liens avec les grossistes et l’écosystème du Min.

Rungis & Co, l’incubateur-pépinière de start-up du marché, va déménager l’année prochaine du quartier administratif du Min pour s’installer au cœur du marché de gros. Le lieu a d’ores et déjà été réservé : il s’agit d’un plateau de 800 m2 situé dans le secteur de la gastronomie. Les travaux débuteront en début d’année pour une ouverture à la rentrée 2021.

L’offre et l’alimentation vont être intégralement redéfinies

« Ce transfert témoigne de notre volonté que la pépinière participe plus activement encore à relever les défis de la transition alimentaire sur le marché », indique Pauline Jacquemard, la nouvelle directrice RSE et innovation du marché de Rungis. « À cette occasion, l’offre proposée aux jeunes entreprises et l’animation vont être intégralement redéfinies », précise-t-elle. Il est notamment prévu que la structure mette à disposition des solutions de stockage et de préparation de commande. Cela permettra aux jeunes pousses de démarrer des productions en petites séries, ce que les locaux actuels ne permettent pas. Le rapprochement avec les entreprises du Min devrait naturellement faciliter les échanges, techniques et commerciaux, entre les uns et les autres.

90 jeunes entreprises ont été accueillies

Créée en octobre 2015, Rungis & Co présente un bilan favorable dans le paysage très concurrentiel des pépinières en région parisienne. Selon la chambre de commerce et d’industrie du Val-de-Marne, à qui la gestion a été confiée lors du premier appel d’offres, pas moins de 90 jeunes entreprises ont été accueillies ou sont encore hébergées par la structure. Elles ont globalement bien passé le cap décisif des premières années, puisque pas moins de 71 % d’entre elles sont toujours en activité, un résultat dans le haut de la fourchette pour des « accélérateurs » comparables.

La qualité des projets est également illustrée par le montant des fonds mobilisés. La CCI du Val-de-Marne a calculé que l’ensemble des entreprises de Rungis & Co avaient généré 13,3 millions d’euros de financement, majoritairement obtenus sous la forme de levée de fonds, mais aussi de prêt d’honneur, bancaire, de subvention et de crowdfunding.

De belles success-stories

La typologie des activités des jeunes entreprises reflète également l’ambition que lui avait fixée le marché de Rungis, à savoir de « participer à l’innovation du secteur du commerce alimentaire en produits frais » et de « contribuer aux transitions digitales et environnementales ». Une courte majorité des start-up passées par Rungis & Co a pour vocation la création et la commercialisation de produits et boissons, devant les solutions et applications digitales, et enfin les services divers, comme le recyclage des emballages ou leur réutilisation ou encore le conseil. La moitié des sociétés ont noué des relations avec le marché, soit directement avec les grossistes, soit avec leurs fournisseurs ou leurs clients.

C’est le cas par exemple de la jeune entreprise Panamako, dont les jus d’hibiscus bios sont distribués notamment par Dispéré bio ; d’Upcycle, dont le projet de Boîte à champignons a pris corps sur le Min ; de Mandoline qui approvisionne les supermarchés parisiens en fraîche découpe de fruits et légumes en provenance du marché. C’est la proximité du Min qui a récemment incité Mejda Naddari, ancienne directrice de l’enseigne Bio c’Bon, à choisir Rungis & Co pour faire décoller son projet de solution logicielle à destination des opérateurs des fruits et légumes. « Notre application destinée à éviter la démarque et à améliorer la gestion du rayon est particulièrement adaptée au couple grossistes/primeurs, assure-t-elle. Notre solution leur permet de se concentrer sur l’approvisionnement et les relations clients. »

Une douzaine d’entreprises ont même choisi de s’implanter durablement sur le Min à l’issue de leur séjour à la pépinière. C’est notamment le cas de Pandobac qui a installé ses bureaux et sa station de lavage de bacs de transport réutilisables sous le pavillon de la marée, le A4. Elle a même eu droit à la visite de ministre la Transition écologique, Barbara Pompili, en octobre dernier.

Califrais, service destiné à accompagner les restaurateurs sur leurs achats et cheville ouvrière de l’opération Rungislivrechezvous au printemps, dispose aussi de locaux sur le marché.

Un bilan carbone pour Rungis

Arrivée en septembre à la tête de la nouvelle direction RSE et innovation, Pauline Jacquemard aura notamment pour ambition d’en formaliser la stratégie, « avec la réalisation d’un certain nombre de diagnostics et d’études » qui permettront de définir les grands chantiers en collaboration avec le comité de direction de la Semmaris. Elle a d’ores et déjà annoncé la réalisation du premier bilan carbone des activités du gestionnaire et du marché « qui nous permettra de mettre en place un plan d’action ambitieux de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ». Des actions seront également menées « pour renforcer la présence d’entreprises, de produits et services responsables au sein du marché​, en travaillant notamment sur des projets de certifications environnementales et qualité applicables aux entreprises ».

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